Sauve qui peut ! Au Brésil, un député choisit l’exil plutôt que de siéger à Brasilia. Jean Wyllys se dit menacé de mort. Homosexuel, d’extrême gauche, c’est aussi un farouche adversaire de Jair Bolsonaro.
A 44 ans, Jean Wyllys est l’un des principaux défenseurs des droits des homosexuels, rapporte notre correspondant à São Paulo, Martin Bernard. Sa participation à une émission de télé-réalité lui a permis de se faire connaître du grand public, et il a été élu député pour la première fois il y a huit ans. Mais Jean Wyllys n’assumera pas son 3e mandat de député féderal lors de la rouverture des travaux du Congrès la semaine prochaine. Il évoque une recrudescence des menaces de mort contre lui.
Une menace qui s’est fait encore plus concrète, depuis l’assassinat en pleine rue de sa collègue Marielle Franco il y a un peu moins d’un ans. Marielle Franco défendait aussi le droit des gays et des lesbiennes, et appartenait au même parti politique que lui, le parti Socialisme et Liberté.
Jean Wyllys met en cause le rôle des milices à Rio, déjà montrée du doigt dans l’assassinat de Marielle Franco, et évoque la relation entre ces groupes paramilitaires et l’un des fils du président, Flavio Bolsonaro. Celui-ci, récemment élu sénateur, est visé par des soupçons de corruption.
Il est aussi l’un des plus farouches adversaires de son père, le président Jair Bolsonaro, qui a simplement écrit ce jeudi sur les réseaux sociaux – « C’est un grand jour » – avant de nier qu’il voulait parler du départ en exil de Jean Wyllys.