Brexit: face à Theresa May, les Vingt-Sept restent inflexibles

Au lendemain de sa victoire face aux frondeurs de son camp conservateur, Theresa May est venue chercher quelques concessions auprès des Vingt-Sept lors du dernier Conseil européen de l’année, qui se tient à Bruxelles ces 13 et 14 décembre. Mais sans grand succès.

Avec notre envoyée spéciale à BruxellesAnastasia Becchio

Theresa May a quitté le bâtiment du Conseil européen peu avant 21 heures ce jeudi, sans faire de déclaration. Elle venait de passer un peu plus de trois quarts d’heure avec ses vingt-sept partenaires européens pour les informer des difficultés qu’elle rencontre au Royaume-Uni à faire adopter son accord au Parlement.

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C’est donc dans l’espoir de décrocher quelques concessions ou du moins des garanties supplémentaires qu’elle s’est adressée à ses homologues. Après un dîner de près de deux heures et demie, les Vingt-Sept ont publié un document en cinq points. Ils y réaffirment que l’accord de retrait ne peut être changé et la Première ministre britannique n’a obtenu qu’une simple reformulation de ce qui est déjà sur la table.

« Je reste d’avis que madame May a trouvé un combat vertueux, courageux, mais les résultats ne sont pas là. Nous voudrions surtout qu’il n’y est pas l’idée au Royaume-Uni qu’il pourrait y avoir une renégociation de quelque sorte que ce soit », a déclaré à la presse le président de la Commission européenne Jean Claude Juncker.

Sur le point qui fait le plus débat outre-Manche, le « backstop », le mécanisme destiné à éviter le retour d’une frontière physique entre les deux Irlande, le Conseil européen souligne qu’il ne doit être que temporaire. Son président Donald Tusk a souligné que ce « backstop » n’était qu’une assurance et que s’il devait entrer en vigueur, l’UE négocierait rapidement avec le Royaume-Uni pour parvenir à un accord commercial large qui le remplacerait.

Bruxelles se prépare au « no deal »

Ces assurances seront-elles jugées suffisantes par les députés britanniques récalcitrants ? En tout cas, la Commission européenne se prépare au pire. Son président, Jean-Claude Juncker, annonce que l’Union va intensifier ses préparatifs en cas de « no deal », de sortie du Royaume-Uni sans accord et que « toutes les informations généralement utiles » seront publiées « en date du 19 décembre ».