Brexit: la presse réagit à l’ultimatum de Boris Johnson

Ce mardi matin, les journaux britanniques se focalisent sur l’ultimatum lancé par Boris Johnson et savamment mis en scène lundi devant Downing street. Bien que le Premier ministre ne l’ait pas dit explicitement, il a prévenu qu’il appellerait à des élections anticipées si ses propres députés votent aujourd’hui en faveur d’une loi pour empêcher une sortie sans accord.

Avec notre correspondante à LondresMuriel Delcroix

« Soutenez-moi ou je déclenche une élection anticipée le 14 octobre », titre le Guardian selon qui le Premier ministre songeait depuis plusieurs jours déjà à prendre cette direction et s’est décidé face à la détermination de ses députés frondeurs de lui mettre des bâtons dans les roues en s’alliant avec l’opposition au sein du Parlement.

« Sauver son poste »

Le dirigeant dit n’avoir d’autre choix que de mener à bien un Brexit dans l’intérêt du pays, mais l’éditorialiste du Guardian n’en croit rien et estime que la stratégie de Boris Johnson est avant tout de « sauver son poste ».

Pour le Times, le pari du leader est risqué, peut-être le plus risqué de sa carrière et s’il le perd son mandat pourrait s’avérer le plus court de l’histoire du pays. Selon leur couleur politique, le verdict des journaux est d’ailleurs très différent.

Le très à droite et pro-Brexit Telegraph qualifie la menace d’un scrutin anticipé de « geste audacieux » ; pour le quotidien Boris Johnson n’a rien à craindre car la plupart des électeurs veulent voir le Brexit réglé et passer à autre chose.

« Calamité économique »

À l’inverse, le tabloïd de gauche Daily Mirror prévient qu’une sortie sans accord serait « une calamité économique » et qualifie Boris Johnson de « Premier ministre kamikaze ».

Le Financial Times fait à ce propos remarquer que la publication par le gouvernement d’un plan pour parer au choc d’un « no deal », prévue ce mardi a été annulé, car ses prévisions de chaos dans les ports britanniques et de pénuries de denrées en tout genre ont été jugées « trop pessimistes ».

Rfi