Le parti travailliste britannique a annoncé lundi 25 février qu’il soutiendrait la tenue d’un second référendum sur le Brexit. Une décision significative alors que la direction du Labour s’était jusque-là montrée plus que réticente à faire clairement campagne en faveur d’un « vote du peuple ».
Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
Lors d’une réunion ce lundi 25 février, Jeremy Corbyn a expliqué aux députés vouloir « empêcher un Brexit conservateur destructeur » si la Chambre des communes rejetait le plan travailliste alternatif pour quitter l’Union européenne mercredi.
Pourtant ces derniers mois, le dirigeant du Labour évitait soigneusement de soutenir ouvertement un second référendum tant le parti travailliste et ses électeurs sont divisés sur le Brexit.
Seulement voilà, la semaine dernière, une première vague de députés Labour pro-européens ont décidé de quitter le parti à la fois à cause du style de Jeremy Corbyn mais aussi à cause de son refus d’honorer une promesse du Labour en faveur d’un second vote sur le Brexit.
Ces défections très médiatisées ainsi que la pression de nombreux jeunes militants travaillistes, certes Corbynistes mais aussi largement pro-européens ont joué un rôle important dans ce changement d’attitude tardif.
Pas une bonne nouvelle pour Theresa May
Ce retournement de situation au sein de la direction du Labour n’est pas une bonne nouvelle pour Theresa May. En effet, les parlementaires qui auraient peut-être fini par voter en faveur de son accord modifié afin d’éviter une sortie sans accord pourraient dorénavant être séduits par l’option d’un second référendum.
La Première ministre subit désormais une pression intense afin de repousser la date du Brexit prévue le 29 mars à la fois de la part de nombreux dirigeants européens, mais aussi de ses propres ministres.
Pour l’instant, Theresa May continue publiquement de rejeter cette perspective, mais pourrait être contrainte cette semaine par les députés de retarder le processus de sortie de l’Union européenne.
Rfi