Le Premier ministre britannique Boris Johnson et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen ont décidé de se laisser jusqu’à dimanche pour prendre une « décision ferme » sur le sort des négociations post-Brexit, à l’issue d’un dîner de plus de trois heures à Bruxelles.
Boris Johnson est arrivé à la Commission européenne aux alentours de 20h (19h TU). Il s’est d’abord entretenu en tête-à-tête avec Ursula von der Leyen, avant de dîner en présence d’une dizaine de convives, dont les négociateurs britannique, David Frost, et européen, Michel Barnier. Alors que la pêche est l’un des sujets les plus controversés des tractations, coquilles Saint-Jacques et turbot vapeur étaient au menu.
Le repas n’a cependant guère permis de faire avancer les choses, semble-t-il. Actant de positions « très éloignées », la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a évoqué « une discussion animée ». « Le Premier ministre et Mme von der Leyen ont convenu de poursuivre les discussions au cours des prochains jours entre leurs équipes de négociation. » Ils « ont convenu que d’ici dimanche, une décision ferme devrait être prise sur l’avenir des négociations », a ajouté une source britannique à l’issue de la rencontre.
Énième date-butoir
C’est une énième date-butoir dans ces négociations de l’accord post-Brexit, rappelle notre correspondant à Bruxelles, Pierre Benazet. Plus personne à Bruxelles ne s’aventure à affirmer que ce sera la dernière. Le sommet européen qui s’ouvre ce jeudi avait été présenté comme l’ultime occasion pour les 27 de donner leur aval à un éventuel accord.
Cette rencontre au sommet est intervenue à trois semaines à peine de la rupture définitive entre Londres et l’Union européenne, après des mois de pourparlers sans progrès et face à la menace accrue d’un échec aux lourdes conséquences économiques.
L’objectif du rendez-vous, à la veille d’un sommet européen à Bruxelles, était de voir si les blocages les plus importants pouvaient être levé,s mais « pas de ficeler de manière définitive la négociation », avait souligné Bruxelles. Boris Johnson avait estimé avant la rencontre encore possible d’arriver à un « bon accord », malgré les exigences de Bruxelles qu’« aucun Premier ministre ne devrait accepter ».
Les divergences profondes entre les positions de l’Union et du Royaume-Uni ne pourraient être résolues en trois ou quatre jours qu’au prix de concessions que chacun se refuse à faire. Il semblerait en fait que dans ce feuilleton à rebondissement, aucun des deux ne veut pouvoir être accusé d’avoir fait capoter les négociations. C’est particulièrement le cas des Européens puisque la Commission affirme depuis lundi qu’il serait possible de reprendre des négociations l’an prochain si le Royaume-Uni le désirait.
Quelle que soit l’issue des négociations, il promet que son pays – qui a officiellement quitté l’UE le 31 janvier 2020 – « sera prêt » le 31 décembre, quand il quittera définitivement l’union douanière et le marché unique.