Le PSG a fait match nul à Bruges (1-1) pour son premier match en Ligue des champions, mercredi soir.
Le résultat et le contenu ont été décevants de la part des Parisiens, malgré la première apparition du trio Messi-Neymar-Mbappé.
La complémentarité entre ces trois-là, comme l’équilibre collectif, sont des points sur lesquels vont devoir travailler Mauricio Pochettino et ses joueurs dans les semaines à venir.
De notre envoyé spécial à Bruges,
La question avait arraché un sourire à Mauricio Pochettino, mardi, en conférence de presse. Ce qui est déjà un petit événement en soi. Un confrère lui avait demandé si avec tous ces talents à disposition, il ne se retrouvait pas finalement dans la situation la plus difficile qu’il ait vécue dans sa carrière d’entraîneur. « Non, au contraire. Tous les coachs veulent le plus d’options possibles », avait répondu l’Argentin, assurant que ces choix seraient uniquement sportifs, et non « politiques ». Quoi qu’il en soit, ce premier match de Ligue des champions du PSG a mis en lumière les chantiers qui attendent le technicien dans les prochaines semaines.
Pour cette entrée en matière, il s’est laissé tenter par le trio magique devant, et personne ne lui en voudra. On avait tous envie de voir, les Belges y compris, d’après ce qu’on a pu comprendre. Au final, on n’a pas vu grand-chose, si ce n’est que Neymar avait un peu laissé Mbappé sur le bas-côté pour mieux jouer avec son (pas si) nouveau meilleur ami. Les trois hommes, avant la sortie du Français sur blessure à la 50e, n’ont que peu combiné (19 passes entre eux selon le décompte de L’Equipe) et surtout, ont échoué à faire jaillir la petite étincelle qu’on était en droit d’espérer.
« Comme je l’ai déjà dit, on a de magnifiques joueurs, mais on a besoin d’équilibre. De trouver une organisation offensive qui apporte de la créativité », explique Pochettino. L’animation n’a pas été meilleure en seconde période avec Icardi, au contraire. Les nombreux hors-jeu de l’Argentin témoignent d’une construction encore balbutiante.
Améliorer nos combinaisons offensives ne passera pas seulement par les entraînements. Il faudra aussi progresser en compétition. On a besoin de se comprendre », ajoute l’entraîneur.
L’Argentin n’est pas plus inquiet que ça. Il estime que le temps fera son effet, et il n’a sûrement pas tort. Sa préoccupation principale concernant ce trio se situe plutôt dans le repli défensif. Si les attaquants ne font pas les efforts, ou peu, comme ça a été le cas à Bruges, cela laisse des trous béants à l’adversaire pour s’engouffrer, que ce soit sur les côtés ou dans l’axe. L’impression visuelle était assez claire, mais Pochettino réfute ce constat. « Je ne pense pas que ce soit le problème. On doit être plus costauds dans d’autres secteurs du jeu », pointe-t-il plutôt.
L’état d’esprit, véritable nerf de la guerre
Il vise sans doute là les errements de Wijnaldum et Paredes, dépassés dans l’impact et remplacés à la pause, et les trop nombreux duels perdus par Diallo et Hakimi sur les côtés. « On a une équipe très offensive et, parfois, quand tu es une équipe offensive, tu laisses des espaces. C’est la philosophie de notre équipe », justifie Herrera, l’un des rares à surnager dans la bataille. Il n’empêche, mercredi, les manquements individuels se sont ajoutés à un bloc équipe poreux. L’ex-coach de Tottenham et son staff ont de belles petites séances vidéo en perspective.
Une autre question qui va vite se poser, peut-être dès ce week-end si la blessure de Mbappé est bénigne, est la place accordée à Di Maria. Le PSG peut-il jouer durablement à quatre devant alors qu’ils ont montré qu’ils pouvaient prendre la marée face au premier champion de Belgique venu, où faudra-t-il en sacrifier un à chaque fois ? Au cas où l’option 1 est choisie, il faudra vraiment que les deux excentrés ne rechignent pas à défendre. Mais que ce soit l’une ou l’autre, en fait, tout sera question d’état d’esprit. Le nerf de la guerre, toujours. « On va faire une équipe très forte », soutient Herrera. Les plans sont sur la table, y’a plus qu’à.
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