Il a pris le pouvoir en promettant de gagner la guerre contre les groupes terroristes. Depuis, le nouveau président de la transition burkinabè multiplie les annonces fortes, tant sur le fond que sur la forme.
« L’armée a été infiltrée et chacun agit en fonction de certains [intérêts] politiques. À un moment donné, on a eu espoir que ça va (sic) cesser, notamment avec les événements du 24 janvier [le coup d’État contre Roch Marc Christian Kaboré, NDLR], et ça n’a pas cessé. » Le 11 novembre dernier, les mots d’Ibrahim Traoré lors d’une rencontre avec des responsables politiques et des leaders de la société civile ne sont pas passés inaperçus.
Arrivé au pouvoir depuis moins de deux mois, par un putsch contre son prédécesseur, Paul-Henri Sandaogo Damiba, le jeune capitaine de 34 ans n’a pas épargné ses frères d’armes, leur faisant porter une partie de la responsabilité de la situation sécuritaire sur un territoire « presque perdu », a-t-il affirmé. Et d’évoquer des rivalités dans l’armée. Selon lui, les « officiers » basés « à Ouagadougou » sont responsables de semer la division alors que, dans les combats, les soldats sont « unis ».
Comme son prédécesseur, « IB », tel qu’il est surnommé, s’est arrogé le pouvoir avec une promesse centrale : celle de battre les jihadistes. Damiba a échoué à tenir parole et a été renversé huit mois seulement après son putsch. Conscient de l’épée de Damoclès qui pèse sur sa tête, Traoré fera-t-il mieux ?