Au Burkina Faso, cela fait maintenant 20 ans que le journaliste Norbert Zongo a été assassiné. Il enquêtait sur la mort de David Ouedraogo, chauffeur de François Compaoré, le frère cadet de l’ancien président Blaise Compaoré. Le dossier avait été classé après un non-lieu prononcé par la justice. Mais, à la faveur de l’insurrection populaire de 2014, il a été rouvert et un mandat d’arrêt a été lancé contre François Compaoré, suspecté d’être le commanditaire de ce quadruple assassinat. La justice française vient de donner un avis favorable à l’extradition de ce dernier. Pour les proches et connaissances du journaliste Norbert Zongo, 20 ans après son assassinat, les lignes semblent enfin bouger.
Les corps de Norbert Zongo et de trois autres personnes avaient été retrouvés calcinés, dans le véhicule du journaliste, à une centaine de kilomètres au sud de la capitale, en 1998.
Selon maître Prosper Farama, l’un des avocats de la famille Zongo, toutes les personnes, notamment celles présentes sur le territoire burkinabè, ont été entendues par la justice. Il ne reste que François Compaoré, frère cadet de l’ex-président burkinabè. « François Compaoré est l’une des personnes qui puisse donner des réponses à de nombreuses questions essentielles qu’on se pose dans cette affaire », dit-il.
Préparés aux recours
Sans remettre en cause la présomption d’innocence dont bénéfice François Compaoré, la société des éditeurs de la presse privée, souligne que l’espoir d’une justice pour Norbert Zongo et ses compagnons devient de plus en plus grand. Elle exhorte d’ailleurs le gouvernement à tout mettre en œuvre pour l’aboutissement du processus d’extradition.
Du côté du ministère de la Justice, on estime que l’avis favorable d’extradition est un pas important et essentiel dans le volet judiciaire. René Bagoro, se dit confiant, car le dossier est suffisamment solide et que les avocats de l’Etat burkinabè sont déjà préparés pour faire face aux différents recours des avocats de François Compaoré.
rfi