Des années de guerre en Asie du Sud-Est ont laissé dans la région des millions de mines antipersonnel et autres explosifs non-détonnés, qui continuent chaque année de faire des victimes.
Se débarrasser de ces engins est un processus long, laborieux et extrêmement dangereux. L’une des méthodes est d’entraîner des animaux à utiliser leur odorat très développé afin de sentir les composants explosifs. Le rat géant Magawa aurait permis de détecter près de quarante mines.
C’est notamment ce que fait l’organisation non-gouvernementale belge APOPO (Anti-Persoonsmijnen Ontmijnende Product Ontwikkeling, ou en français Développement d’un produit de détection anti-mines terrestres), qui entraîne dans ce but des rats géants (des cricétomes des savanes).
Parmi ces rats, Magawa est le meilleur. En sept ans, il est parvenu à détecter trente-neuf mines antipersonnel et vingt-huit explosifs d’autres sortes. Pendant sa carrière de démineur, il a ainsi sécurisé plus de 141.000 mètres carrés, ce qui fait de lui l’animal le plus performant de l’APOPO.
250 m2 en 30 minutes
Pour ses bons et loyaux services, notamment au Cambodge, Magawa a donc été récompensé d’une médaille d’or par PDSA, une organisation de charité anglaise d’aide aux animaux de compagnie.
Les cricétomes des savanes sont des animaux très intelligents et sont entraînés dès le plus jeune âge à indiquer à leur maître les explosifs qu’ils détectent. D’après PSDA, Magawa peut déminer une zone de la taille d’un terrain de tennis en 30 minutes, alors que la tâche prendrait plusieurs jours à un être humain équipé d’un détecteur de métaux.
En effet, comme ils se guident à l’odeur, les rats peuvent ignorer les morceaux de métal enfouis un peu partout dans le sol des anciennes zones de conflit afin d’aller directement vers les explosifs, qu’ils sentent grâce aux agents chimiques utilisés.
La PDSA rappelle que trois millions de mines sont toujours présentes dans le sol cambodgien. Lors de leur bombardement systématique du pays pendant la guerre du Vietnam, les Etats Unis ont largué 2,7 tonnes de bombes. Et la situation ne s’est pas arrangée lors de la guerre civile des Khmer rouges puis de l’invasion vietnamienne qui s’en est suivie.
Avec slate.fr