Cambridge Analytica: Facebook entre appels au boycott et chute en bourse

L’affaire Cambridge Analytica plombe Facebook à bien des niveaux, y compris auprès de ses utilisateurs. Plusieurs milliers de personnes appellent à quitter le réseau social, coupable d’avoir laissé l’entreprise britannique détourner les données personnelles de plusieurs millions de personnes à des fins commerciales et politiques. Plus gênant encore, certains utilisateurs et actionnaires ont porté plainte contre Facebook devant la justice californienne, mercredi 21 mars. La société paye aussi cet énième scandale par une forte baisse de sa valorisation en bourse.

#DeleteFacebook#SupprimezFacebook en Français, ce hashtag qui pousse à se désinscrire du réseau social est apparu sur Twitter peu après le début de la polémique Cambridge Analytica, constate notre correspondant à San Francisco, Eric de Salve. Preuve de l’émotion après l’enquête du New York Times qui a révélé que cette société britannique prestataire de la campagne de Donald Trump aurait siphonné les données personnelles de 50 millions d’abonnés à des fins politiques et commerciales.

Certaines figures du web comme Brian Acton, cofondateur de WhatsApp (qui appartient à Facebook depuis 2014), soutiennent cette campagne et lui apportent de la visibilité. « Il est temps » de quitter Facebook, a ainsi tweeté ce mardi celui qui est actuellement à la Signal Foundation.

Difficile d’évaluer l’ampleur de cette vague de désabonnement d’utilisateurs pour qui il est temps de se soucier de sa vie privée. Mais « ce n’est pas bon, c’est un gros problème » a concédé Mark Zukerberg. Le fondateur du plus important des réseaux sociaux a présenté ses excuses dans une rare contre-offensive médiatique sur CNN, destinée à regagner la confiance de ses deux milliards d’utilisateurs. « C’est un signal clair qu’il y a eu une rupture de confiance chez les gens, et je le comprends », a-t-il déclaré.

Facebook attaqué en justice

Depuis le début du scandale Cambridge Analytica, l’action Facebook a dévissé de 8%, soit des milliards de dollars de baisse en valorisation boursière. A San Francisco, une plainte a même été déposée par un actionnaire en colère après cette chute en bourse.

Surtout une autre plainte, celle-ci en nom collectif, a été déposée ce mardi devant un tribunal de district de San Jose, en Californie. Elle vise tant Facebook que Cambridge Analytica. Il s’agit de la première action en justice intentée contre Facebook pour non-respect de sa politique de protection de la confidentialité depuis la révélation de l’affaire.

RFI