Surpopulation, mauvaises conditions d’hygiène et d’alimentation, absence de précautions élémentaires, l’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch dresse un état des lieux inquiétants. L’ONG lance un appel aux autorités camerounaises qui sont, selon elle, les garantes de la santé physique et mentale des détenus.
Le barreau des avocats avait déjà, la semaine dernière, lancé un appel aux autorités pour demander que des mesures fortes soient prises dans les prisons du pays contre le coronavirus. La Commission des droits de l’homme du barreau estime que les mesures prises ne sont pas suffisantes et exposent les détenus et le personnel pénitentiaires, mais aussi les personnels de justice, à des risques.
« Les mesures qui sont en train d’être prises par le Cameroun, suite à l’interpellation assez sévère du Barreau du Cameroun, ne sont pas suffisantes. Il faut le dire. Parce que, tant que le Cameroun n’arrive pas à la suspension des audiences criminelles et correctionnelles, à arrêter de faire les balades des détenus dans les cours de prison, à protéger le personnel pénitentiaire, et surtout, ne prend pas le décret des peines alternatives, nous considérons toujours que le lavage des mains, le nettoyage des vitres de séparation dans les parois, l’accès aux prisons qui est interdit aux proches des détenus, ne sont pas des mesures suffisantes aptes à garantir la santé des détenus, qui est un devoir, une obligation, de l’État du Cameroun », prévient Me Christian Daniel Bissou, le président de la Commission des droits de l’homme du barreau.
Mais il se montre plutôt optimiste sur l’avancée des discussions : « Nous avons bon espoir que, cette semaine, des mesures seront vraiment prises, parce que nous avons plusieurs réunions avec le personnel et discuté plusieurs fois pour essayer de voir toutes les mesures qui peuvent être prises, afin de protéger la santé des populations carcérales. Il y va, d’ailleurs, de la santé de tout le monde. »