Le prêt consenti par le Groupe de la Banque africaine de développement permettra d’assurer le financement partiel du projet d’interconnexions électriques entre les deux pays.
Le projet d’interconnexions des réseaux électriques du Cameroun et du Tchad prendra bientôt corps avec la décision du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) d’ouvrir une ligne de crédit de 148 milliards de FCFA au Cameroun.
Un double décret du Président camerounais Paul Biya publié le 17 mars 2020 dans le Journal officiel, habilite le Ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire à signer un accord de prêt dans ce sens.
Le premier accord d’un montant de 143 milliards de FCFA avec la BAD est dédié pour la réalisation dudit projet de même que le second accord, d’un montant de 5 milliards de FCFA concerne le Fonds africain de développement (FAD).
D’après différentes études, le Cameroun qui dispose de 2400 Mégawatts (MW) installés soit à peine 5% de ses capacités, dispose d’importantes ressources énergétiques qui lui permettent de ravitailler en énergie électrique, les pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) ainsi que le Nigeria voisin.
Ce projet d’interconnexions aux réseaux électriques favorise l’intégration sous-régionale, au même titre que le projet de construction du pont reliant les deux pays sur le fleuve Logone. Long de 600 mètres ce pont dont le coût des travaux est évalué à 76 milliards de FCFA reliera précisément la ville de Yagoua à l’Extrême-nord du Cameroun et celle de Bongor au Sud du Tchad.
Principalement financé par la BAD, la Banque islamique de développement (BID), la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA) et le Fonds international pour le développement agricole (FIDA), le coup d’envoi des travaux a été donné le 27 février 2020 par le président tchadien Idriss Déby Itno.
Reste maintenant à la partie tchadienne de mobiliser également des fonds pour le financement dudit projet d’interconnexions des réseaux électriques d’un montant global de 300 milliards de FCFA environ.
En dépit des chocs exogènes et de la crise sécuritaire indique la BAD, l’économie camerounaise a enregistré un taux de croissance estimé à 4,1 % en 2019, grâce au dynamisme du secteur tertiaire et à la croissance de la consommation et des investissements.
Pour sa part, après deux années de récession entre 2016 et 2017, suite à la baisse des cours du pétrole dont l’économie tchadienne dépend à plus de 80%, le taux de croissance est redevenu positif pour atteindre 2,4 % en 2018 et 2019, souligne l’Institution financière continentale.