Les choses deviennent de plus en plus sérieuses dans cette campagne électorale. Nous avons finalement entendu un discours concret de la part d’un des candidats. Il s’agit du discours d’Ousmane Sonko, un discours économique digne de ce nom. Après avoir acquis le vote des jeunes, il est allé à la conquête du vote des plus âgés en tenant un discours très présidentiable. Il a su clairement expliquer sa vision économique pour le développement du Sénégal. Nous allons en revanche sermonner le candidat Macky Sall.
La vision économique de Sonko
Enfin un candidat qui ait compris que pour développer le Sénégal, il faut « oublier » Dakar pour développer les régions pour que le Sénégal puisse aller de l’avant. Il a choisi Kaolack pour commencer le développement du Sénégal, j’aurai dit Diourbel, mais l’essentiel est que cela commence du centre du Sénégal pour mieux se répandre à travers le pays. Il a proposé une zone franche à Kaolack et c’est une excellente idée et ce serait mieux encore pour les grands pôles de développement régionaux. Pour les lecteurs qui ne s’y connaissent pas trop en économie, une zone franche est une zone dans une zone géographique qui offre des avantages fiscaux comme les exonérations fiscales, de TVA, de droits de douane afin d’attirer les investisseurs. Dans le cas du Sénégal, pour que le programme du candit Sonko puisse voir le jour, il faut développer le secteur primaire d’abord de manière sérieuse et cela créera naturellement un effet d’entraînement sur les autres secteurs. La raison pour laquelle nous avons besoin d’un président avec cette vision économique est le fait que le Sénégal ait du pétrole. Une fois que la production du pétrole commencera, nous risquons de délaisser les autres secteurs au profit du pétrole. C’est ce qu’on appelle le syndrome hollandais, ou encore malédiction du pétrole. Avec la découverte du gisement de Gringue, les Pays-Bas avaient délaissé les autres secteurs au profit du gaz. Pour que le Sénégal évite ce scénario, il est impératif de développer notre secteur primaire pour la transformation de ces matières premières. Durant le temps que cela prendra, nous pouvons utiliser la rente pétrolière pour les infrastructures dans les régions dans le but d’accueillir les industries. Il sera impératif de doter de chaque département ou de chaque région d’un aéroport, ainsi que des écoles spécialisées. L’exode urbain prendra place et le développement suivra de manière naturelle sans avoir à nous couper du monde en nationalisant les contrats ou en les renégociant. Le Sénégal, est très mal parti et nous sommes dans l’obligation de négocier avec le paternalisme colonial jusqu’à ce que nous ne soyons plus dépendant de l’aide au développement. Cela nous évitera l’embargo économique, militaire, et surtout l’isolement. Sachons choisir nos batailles de manière intelligente comme le disent les anglophones.
Macky Sall, vous pouvez éviter : ah, si j’avais su !
Après avoir écouté le président Wade, nous avons vu un homme qui a mal malgré son discours d’opposant. Le Sénégal doit beaucoup au président Wade, car il a été celui que Dieu a créé pour l’avènement de la démocratie au Sénégal. Depuis le temps de Senghor, il a su amadouer ce dernier pour la création d’un parti de contribution et il s’est présenté contre Senghor puis contre Abdou Diouf en 1983, 1988, 1993 et 2000 avant la première alternance politique au Sénégal. Pensez-vous que le Sénégal allait être ce qu’il est aujourd’hui si ce n’était pas à cause du président Wade comme farouche opposant pour recadrer l’exécutif. Combien de fois le président Diouf l’a-t-il convoqué au palais pour lui demander de ne pas demander à ses partisans de manifester ? Combien de fois a-t-il eu à intégrer le gouvernement du président Diouf en tant que ministre d’Etat sans portefeuille. Même si je suis contre la manière dont il a dirigé le Sénégal, nous devons voir au-delà de cela et penser au nombre de fois qu’il s’est battu, qu’il est allé en prison pour que nous puissions devenir un pays de démocratie et une référence dans ce sens dans le monde entier. J’ai vu sur le visage du président un homme qui a vieilli et qui est fatigué ; il mérite plus de considération de la part du président Sall.
Macky Sall, la vie est éphémère ainsi que le pouvoir d’ailleurs. Quoiqu’il puisse vous avoir fait, ou vous avoir dit, il faut pardonner. Comme vous êtes un musulman, je vais vous citer un passage du livre saint où le bon Dieu dit : « …Qu’ils pardonnent et absolvent. N’aimez-vous pas qu’Allah vous pardonne ? » Je veux juste vous éviter d’être dans une mauvaise position, cogitez là-dessus avant qu’il ne soit trop tard Macky Sall. Macky Sall, la vie est éphémère. Macky Sall, le pouvoir est éphémère. Malgré tout ce que nous pensons et tout ce que vous pensez, le président Wade est un grand homme et restera toujours un grand homme dans l’histoire de l’Afrique. On dit souvent que :« … Le remords, lui exprime une nostalgie, le regret de ce qui aurait pu être et n’a pas été »