CAN 2019: les supporteurs algériens boycottent la rencontre face à la Gambie

Déjà qualifiés pour la CAN 2019 en Egypte, les Fennecs affrontent ce vendredi 22 mars la Gambie dans le cadre de la sixième journée des éliminatoires. Mais les supporteurs algériens n’iront pas au stade. Ils ont décidé de boycotter la rencontre.

Le stade de Mustapha-Tchaker de Blida va sonner creux. Une première dans un pays où l’équipe nationale déchaîne les passions et où le stade Mustapha-Tchaker déborde d’engouement à chaque rencontre. D’habitude, l’enceinte se remplit des heures à l’avance.

Cette fois, plusieurs appels ont été lancés sur les réseaux sociaux pour boycotter la rencontre. C’est sous le hashtag #KhalouhFaragh (laissez-le vide) que les internautes ont lancé la campagne.

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« Le peuple algérien est actuellement occupé »

« L’avenir de notre pays est plus important qu’un match de football. Le peuple algérien est actuellement occupé », peut-on lire sur les messages partagés sur les réseaux sociaux. Jeudi 21 mars, la radio algérienne avait annoncé que seuls 150 billets sur 22000 proposés à la vente avaient trouvé preneurs.

Le derby entre le Mouloudia Club d’Alger (MCA) et son rival de l’Union sportive de la Médina d’Alger (USMA) avait été boycotté par les supporters le 14 mars dernier. Le Stade du 5 Juillet (80 000 places), où se déroulait cette rencontre de Championnat était à 90 % vide. Le traditionnel derby algérois entre les deux clubs du quartier populaire de Bab el Oued avait pourtant été avancé d’une journée pour éviter de coïncider avec les manifestations populaires massives du vendredi.

Le sélectionneur de l’équipe d’Algérie apporte son soutien au peuple

Le sélectionneur de l’équipe d’Algérie de football, Djamel Belmadi, a de son côté  salué la mobilisation et « l’unité » du peuple algérien. Djamel Belmadi était interrogé en conférence de presse avant les matches de l’Algérie contre la Gambie et la Tunisie (les 22 et 26 mars) sur un possible « manque d’engouement » des supporteurs, dans le « contexte particulier » des « manifestions populaires » inédites dont le pays est le théâtre depuis des semaines. « Je pense que tous les Algériens aiment leur équipe nationale par-dessus tout », a-t-il répliqué.

« Après, si vous voulez savoir clairement (…) ce que je pense (…), je vous réponds clairement », a-t-il ajouté. « Je suis aujourd’hui très heureux d’une chose, c’est de voir à quel point on est capable de se mobiliser, mais tout en étant bien organisés, disciplinés, et de voir une unité » au sein du peuple, a-t-il dit. « Il y a tellement de monde qui sort à l’unisson comme ça, qu’il faut (…) que le peuple soit entendu, qu’il soit écouté, que les revendications soit prises en compte (…) et qu’on fasse en sorte que les choses évoluent et changent. Je pense que tout le monde maintenant l’a compris », a ajouté Djamel Belmadi.

L’Algérie connaît depuis le 22 février un mouvement de contestation contre le président Abdelaziz Bouteflika, du jamais vu depuis son élection à la tête de l’Etat il y a 20 ans.

 

Rfi