L’admission de culpabilité de la multinationale d’ingénierie SNC-Lavalin devant la Cour au Québec a des répercussions politiques. Jeudi, on a appris que l’ancien ministre québécois de la Santé avait rencontré le fils de l’ex-dirigeant lybien Mouammar Khadafi pour le compte de l’entreprise. Finalement, SNC-Lavallin a accepté de payer une amende d’un peu moins de 200 millions d’euros pour fraude pour des contrats en Libye.
Avec notre correspondante au Québec, Pascale Guéricolas
En choisissant de plaider coupable et de payer une amende salée, SNC-Lavalin échappe à un procès qui s’annonçait long et compliqué. L’entreprise, dont la direction a entièrement changé depuis les contrats obtenus en Libye, ne sera pas non plus accusée de corruption. Cela lui permet de pouvoir postuler sur les marchés publics de la plupart des pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), une condition indispensable pour ne pas mettre la clé sous la porte.
L’arrêt des procédures judiciaires a aussi permis au public d’en apprendre davantage sur la minutieuse enquête contre l’entreprise du BTP. Parmi les révélations, figure la présentation sur le système de santé québécois qu’aurait donné Philippe Couillard, alors ministre, à l’un des fils du dirigeant Libyen Mouammar Khadafi. SNC-Lavalin espérait ainsi s’attirer les faveurs de Saadi Khadafi. L’ancien ministre de la Santé et Premier ministre se défend d’avoir volontairement participé à cette tentative de séduction.
rfi