Des responsables du secteur des affaires se rencontrent depuis jeudi 6 avril dans la ville de Québec pour préparer le prochain sommet international du G7. Les représentants des sept pays les plus riches de la planète ont rendez-vous les 8 et 9 juin dans une localité de Charlevoix, située dans une région de villégiature éloignée des grands centres. Une façon de mieux protéger Donald Trump, Angela Merkel, ou Theresa May, mais qui ne fait pas l’affaire des manifestants anti-G7.
De notre correspondante au Québec,
Plusieurs personnes ont manifesté jeudi dans les rues du Vieux-Québec pour dénoncer des négociations qui se déroulent selon eux en vase clos. Leur banderole, gonflée par le vent glacial, proclamait d’ailleurs « le G7 ne nous représente pas ». Ces manifestants voudraient que les représentants des gouvernements débattent de la question des paradis fiscaux, de racisme, plutôt que contribuer à enrichir 1% de la population de la planète. Jusqu’à présent peu d’éléments ont filtré sur la teneur des discussions. Par contre, la sécurité de la rencontre et de chefs de gouvernement fait couler beaucoup d’encre depuis plusieurs mois. Déjà, une barrière de trois mètres de haut ceinture le Manoir Richelieu, l’hôtel qui va abriter ce sommet international. Près d’un millier d’habitants à proximité devront d’ailleurs montrer patte blanche pour entrer ou sortir de cette zone le temps que les représentants des gouvernements restent sur place. Et les écoles non loin seront fermées au moins une journée.
La crainte des manifestants
Ils ont peur que les manifestants convergent vers cette région bucolique du Québec pour clamer leur opposition. Plusieurs manifestations sont déjà prévues au Québec, à 1h30 de route environ. Et la prison commence déjà à planifier le départ des personnes incarcérées vers d’autres établissements du Québec pour disposer de cellules libres pour accueillir d’éventuels contestataires. Tout cela rappelle d’assez mauvais souvenirs aux habitants de Québec car ils avaient vécu en état de siège en avril 2001. À l’occasion du Sommet des Amériques, manifestants et policiers s’étaient affrontés dans les rues pendant plusieurs jours.
Le protectionnisme américain en question
Des représentants américains, allemands des Chambres de commerce ou des entreprises comme John Deer, ou Air Liquide discutent depuis jeudi. Dans quelques heures, ils vont s’entendre sur une liste de sujets qu’ils aimeraient voir discuter par les membres du G7 en juin prochain. Les premiers ministres du Québec et du Canada ont donné certaines orientations déjà. Justin Trudeau, côté canadien, prône une croissance économique qui profite à tous, et mise sur l’égalité des sexes, ainsi que le développement des petites entreprises. Ces dernières au Canada s’inquiètent particulièrement du protectionnisme croissant dont font preuve les États-Unis.
Cela fait plusieurs mois que les négociateurs américains, mexicains, canadiens se rencontrent pour tenter de trouver un nouvel accord commercial. Jeudi, le Premier ministre Trudeau a suggéré qu’une entente serait peut-être annoncée lors du Sommet des Amériques au Pérou à la mi-avril. Si c’est le cas, cela permettrait d’aborder le G7 de façon sans doute plus sereine pour les deux partenaires nord-américains.
rfi