Une trentaine de prestataires, infirmiers, sages-femmes et aides-soignantes, prennent part à l’Institut d’hygiène social de Dakar à une session de formation sur la détection précoce des cancers chez l’enfant dans les structures de santé périphériques, premier niveau de consultation des patients, a appris l’APS, mercredi.
’’C’est une formation qui permet de décentraliser la prise en charge des cancers de l’enfant et permettre davantage de diagnostiquer précocément ces cancers au niveau opérationnel’’, a expliqué le médecin-chef du district Dakar-Sud, Dr Jacques Diamé Ndour.
En effet, a t-il dit, ’’un des aspects les plus importants de cette formation c’est surtout le volet qui fera trait à la sensibilisation puisque au niveau décentralisé, les autorités sanitaires travaillent beaucoup avec les communautés’’.
’’Il sera très difficile si nous ne travaillons pas avec les communautés pour les sensibiliser. Il sera très difficile de parvenir à un changement de comportement’’, a dit Dr Ndour.
Au-delà des hôpitaux, postes et centres de santé, le district regroupe également des structures privées, a t-il rappelé, soulignant que 30% des structures privées au niveau national, toutes catégories confondues, sont concentrées dans le district sanitaire Dakar-Sud.
C’est pourquoi, le médecin-chef dit avoir jugé utile d’associer dans cette formation les infirmiers et autres prestataires qui officient dans le privé pour cibler tous les agents officiant dans ces types de structures.
Ne voulant pas ‘’trop s’aventurer à donner des chiffres sur la prévalence du cancer chez l’enfant’’, Dr Ndour a juste souligné que les dernières informations montrent que le cancer de manière générale a connu une ’’certaine recrudescence’’ au Sénégal. Une croissance qui intéresse également la cible enfant.
Plus précis sur les chiffres, le chef Division de lutte contre les maladies non transmissibles au ministère de la Santé et de l’Action sociale, Dr Babacar Gueye, a fait état de 10549 cas de cancer de façon globale.
’’Le cancer de l’enfant souffre de sous-détection avec seulement 200 cas alors que les cas attendus sont de l’ordre de 800 à 1200 par année’’, a dit Dr Gueye.
Pour Dr Gueye, le problème de cette sous détection est lié au manque de connaissances des prestataires, des parents, des communautés au niveau périphérique.
Le Sénégal a eu à faire beaucoup d’efforts dans les maladies infectieuses comme la tuberculose, le paludisme, le VIH parce que ces pathologies ont été intégrées dans les soins de santé primaire, selon le chef de la Division de la lutte contre les maladies non transmissibles.
En effet, 70% des patients consultent d’abord au niveau des postes et centres de santé.
D’où cette formation menée avec l’Institut africain Jean Lemerle d’oncologie pédiatrique pour que les cancers ne soient pas seulement une affaire de spécialistes.
Un guide de formation des prestataires de santé au niveau périphérique pour la détection précoce des cancers des enfants a été élaboré.
L’objectif est de permettre aux sages-femmes, infirmiers, premiers maillons dans la chaîne des soins, de pouvoir détecter et référer rapidement au niveau des structures spécialisées.