Des centaines de personnes ont manifesté en Algérie dans la nuit de dimanche à lundi pour protester contre la candidature, déposée plus tôt, d’Abdelaziz Bouteflika à l’élection présidentielle pour un 5e mandat, malgré sa promesse d’organiser une conférence nationale anticipée s’il était élu.
Le message du président sortant, dans un communiqué lu à la télévision nationale dimanche soir, n’a apparemment pas convaincu. De nouvelles marches nocturnes se sont déroulées dans le centre d’Alger, succédant aux manifestations de la journée qui s’étaient déroulées dans le calme, et dans plusieurs villes du pays. Des centaines de personnes ont défilé dans le centre-ville d’Alger jusqu’à 2 heures du matin en chantant : « Bouteflika, il n’y a pas de 5ème mandat » et « Voleur, vous avez mangé le pays ».
Sur les réseaux sociaux, des appels au calme et à la vigilance ont été lancés par crainte de débordements pendant la nuit. Mais finalement, ces manifestations nocturnes qui ont lieu dans différentes villes du pays et aussi sur les campus des universités, se sont déroulées dans le calme.
Un important dispositif policier avait été déployé dans le centre-ville de la capitale survolé par un hélicoptère.
Les promesses de Bouteflika
Dans son message diffusé dans le journal télévisé du soir, le chef de l’Etat sortant s’engageait, s’il est élu le 18 avril, à organiser une conférence nationale inclusive et indépendante, ouverte à tous. Celle-ci décidera la date d’une présidentielle anticipée, à laquelle Abdelaziz Bouteflika promet de ne pas être candidat. Le président sortant s’engage aussi à une modification de la Constitution qui devra être approuvée par référendum. Enfin, la présidence promet de nouvelles politiques qui permettront une redistribution des richesses plus justes et qui seront orientées sur la jeunesse. Sauf que, toutes ces réformes, ce sera une fois qu’Abdelaziz Bouteflika sera réélu pour un 5ème mandat.
Huit candidatures déposées
Dimanche en fin de journée, peu avant la clôture de l’échéance pour le dépôt des candidatures, on apprenait que huit candidatures avaient été reçues par le Conseil constitutionnel dont celle du président sortant, déposée par son nouveau directeur de campagne, Abdelghani Zaalane. Une soirée «pimentée» par les coups d’éclat de Rachid Nekkaz et de Saïd Bouhadja, venus tous deux annoncer de vraies-fausses candidadatures.