Les opérations de déminage en Casamance sont suspendues depuis le mardi 14 mai 2019. Cinq démineurs de l’ONG Humanité et Inclusion, ex-Handicap international ont été enlevés mardi matin par deux hommes armés. Ils ont été relâchés dans la même journée. En 2013, douze démineurs avaient été enlevés par des combattants du MFDC, le mouvement indépendantiste Casamançais. C’est le deuxième incident de ce type.
Le mardi 14 mai matin, l’équipe des démineurs prend ses marques près du village de Bafatá, entre Ziguinchor et Sédhiou. Comme tous les jours, le groupe se divise en deux : une partie va déminer le terrain ; l’autre reste basée à l’arrière, afin de pouvoir réagir en cas d’accident grave.
C’est dans cette forêt, très dense et peu habitée, que deux hommes armés interpellent ceux qui sont restés à l’arrière, puis prennent possession d’une moto, comme de certains effets personnels. Cinq démineurs sont enlevés sans violence pour porter les objets volés. Les hommes en bleu sont relâchés près de la frontière avec la Guinée-Bissau.
« N’oublions pas que le conflit n’est pas encore éteint. Nous ne faisons pas du déminage post-conflictuel. Il y a des aléas qui sont liés à ce cadre de travail-là. Le dialogue n’est pas rompu. Les autorités au plus haut niveau sont en train de discuter. Nous également à notre niveau d’exécutants, nous sommes en contact assez huilé avec toutes les parties au conflit », dit Bahram Thiam, le directeur du Centre national d’action antimines.
Simple vol isolé ou intimidation de la part des rebelles ? Pour l’instant, difficile de trancher d’après les informations reçues par la Rfi. L’acte n’a fait l’objet d’aucune revendication de la part des branches du MFDC.
Une cellule de crise reste active au sein d’Humanité et Inclusion afin d’évaluer les risques. Et de déterminer à quel moment la reprise des opérations sera envisageable.
rfi