Les leaders de la mouvance présidentielle, face à la presse hier, ont rappelé à l’opposition qui refuse le parrainage aux Législatives que cela est régi par le Code électoral. Aussi, Aminata Touré, coordonnatrice du pôle parrainage de Bennoo Bokk Yaakaar, s’est prononcée sur l’affaire Sonko-Adji Sarr.
Comme une réponse du berger à la bergère. Le pouvoir n’a pas attendu longtemps pour apporter une réplique à la hauteur des sorties des opposants au Président Macky Sall. Aminata Touré est ferme : la démarche de l’opposition, refusant le parrainage aux Législatives du 31 juillet 2022 est incohérente. La coordonnatrice du pôle parrainage de la coalition Bennoo bokk yakaar (Bby), face à la presse hier, rappelle que le parrainage est régi par le Code électoral sénégalais. Elle explique : «Le parrainage date de l’élection Présidentielle de 2019. Ceux qui le dénoncent ont collecté des parrains pour la dernière élection présidentielle de 2019. Ce qui veut dire qu’ils ont accepté la loi et l’ont appliquée. Ils reconnaissent l’existence de la loi, ils l’ont appliquée, donc qu’ils continuent de l’appliquer. Il n’y a pas débat.» L’ancien Premier ministre réfute les arguments de l’opposition selon lesquels le parrainage est une arme du gouvernement pour éliminer des adversaires. Selon elle, le parrainage n’est pas un filtre pour éliminer des opposants mais plutôt un critère nécessaire d’organisation de la démocratie. «Ce n’est pas un système d’élimination, mais c’est évident que tout le monde ne peut pas être candidat», précise-t-elle. Avant d’ajouter : «Ceux qui appellent à la suppression du parrainage, ils iront chercher des parrains, ils ne boycotteront pas les Législatives. Vous verrez qu’ils iront tous sur le terrain chercher des parrainages pour ces élections.»
Quid de l’arrêt de la Cedeao, Mimi Touré répond : «Il y a la hiérarchie de la souveraineté. Le Sénégal choisit librement sa Constitution, ses lois et ses règlements. L’Assemblée nationale a voté la loi consacrant le parrainage. C’est l’Assemblée nationale légalement constituée qui l’a votée, c’est l’application de la loi. Nous avons d’ailleurs répondu à la Cedeao en disant que c’est bien de donner votre avis mais nous respectons les lois de notre pays. Sans parrainage, il est impossible d’organiser des élections». Les leaders de la coalition présidentielle appellent leurs militants à s’engager sans délai dans la campagne de parrainage en allant à la rencontre des compatriotes notamment les femmes et les jeunes qui, selon Mimi Touré, représentent plus de 70% de la population.
Benno bokk yakaar n’a pas manqué de revenir sur l’affaire Adji Sarr-Ousmane Sonko. En réaction à la dernière sortie du leader de Pastef/Les Patriotes, cité dans ce dossier, Aminata Touré soutient que «ce n’est pas Bby qui tient le carnet des rendez-vous de Sweet Beauty Spa». A l’en croire, Bby n’a rien à voir avec une affaire qui est strictement privée. D’ailleurs, Mimi Touré invite la justice à trancher ce dossier qui est d’ordre strictement privé. S’agissant des menaces de l’opposition, l’ancien Premier ministre prévient : «Nous exerçons le pouvoir donc nous avons une obligation de responsabilité pour la préservation de la sérénité de nos citoyens, mais il ne faut pas se méprendre, nous n’avons rien perdu de notre combativité. Nous comptons occuper tous les terrains et toute action entraînera une réaction immédiate.»
Les leaders de Bby se sont également prononcés sur la récente prise d’otage de sept (7) soldats Sénégalais par des éléments du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc). Bby condamne cet acte. L’Ancienne Garde des Sceaux, ministre de la Justice, Mimi Touré indique «depuis l’appel de Ziguinchor de 2012, le Président Macky Sall a privilégié la démarche de négociation pour résoudre le conflit en Casamance où il ne saurait y avoir ni vainqueur ni vaincu. Cependant, il est inacceptable même intolérable que nos soldats soient attaqués impunément. Nous exprimons notre soutien ferme et notre solidarité à nos soldats garants de notre paix et sécurité». Mimi Touré dénonce, par la même occasion, «le silence et l’hypocrisie» de certains acteurs politiques qui pensent tirer profit de ce conflit. Elle cite nommément l’actuel maire de Ziguinchor, Ousmane Sonko qu’elle invite à définir sa position par rapport à ce conflit Casamançais. Elle affirme : «Que tous les leaders qui cherchent le suffrage des Sénégalais se prononcent très clairement. Que Ousmane Sonko, maire de Ziguinchor, explique très clairement sa position sur la Casamance. Il a été silencieux lors des dernières attaques et la prise d’otage de nos soldats. Nous demandons à tous les acteurs politiques de soutenir notre Armée». Selon Mimi Touré, nos parents de la Casamance réclament la paix et ils ont le droit de vivre dans la paix et le développement dans cette belle région du Sénégal.
SOPHIE BARRO
