Les Etats-Unis sont en train, petit à petit, de sortir la tête de l’eau, suite à ce qui apparait, à plusieurs égards, comme une forme de crise institutionnelle, avec le refus du ¨Président sortant Donald Trump, de reconnaitre le verdict du peuple ayant sanctionné Joe Biden comme l’élu à la suite des résultats de la présidentielle du 03 novembre dernier.
Lundi soir, Trump a finalement accepté d’amorcer le processus de transfert du pouvoir à son ancien rival qui sera intronisé Président en janvier.
Une crise sans précédent aux Etats-Unis, laquelle a fait surtout trembler des institutions que l’on croyait solides et même inébranlables.
Ce qui est curieux, c’est que les Etats-Unis se sont ‘’tiers-mondisés’’ le temps d’une élection avec des réflexes de conservation illégale d’élection, d’accrochage au pouvoir, d’accusations de fraudes, d’exigence de recomptage des voix dans certains Etats, de refus du Président sortant de reconnaitre la défaite, etc. Exactement comme dans un pays qui fait l’apprentissage de la démocratie où les institutions sont assimilées à ceux qui les incarnent, etc. Inutile de citer tous les pays qui sont dans ce cas de figure…
Néanmoins, quoique ce qui s’est passé ne concerne qu’un pays, il est important d’en tirer les leçons pour tous.
En effet, une fois en voyage en Afrique, l’ancien Président Barack Obama a eu une formule presque magique citée et reprise par de nombreux politiques et spécialistes : ‘’L’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts mais d’institutions fortes’’
Il avait sans doute raison. Mais, ce qui s’est passé aux Etats-Unis depuis le début du mois de novembre, montre que les institutions ne sont fortes que si les acteurs chargés de les animer jouent le jeu.
C’est dire que tant que les différents présidents qui sont passé ont joué le jeu en décidant d’en respecter les règles, les institutions ont brillé jusqu’à paraître infaillibles.
Mais, avec l’arrivée de Trump, un homme qui n’est pas dans ses dispositions psychologiques, les institutions de la République fédérale bâties sur des principes depuis plus d’un siècle, ont vacillé.
Comme quoi, seules les interactions entre les hommes et les institutions produisent l’effet escompté.
En clair, les pays dépendent largement de la qualité du leadership de ceux qui sont à leurs têtes. La preuve, ce sont les noms des leaders que l’histoire retient. On parlera ainsi de leurs legs, des avancées historiques qu’ils ont fait faire à leurs peuples, de leurs visions, de leurs charismes. Et dans cette énumération, on oublie souvent les institutions même si elles sont importantes.
C’est pour cela que, pour tous les pays du monde, il est important de bien choisir le leader qui sera aux commandes. Que serait un avion si le pilote n’est pas compétent ? Même s’il est conçu par les meilleurs ingénieurs du monde, il risque le clash.
Il en est ainsi des pays et de leurs institutions.
Quand un Président se permet de dire, face à une pandémie qui tue des milliers de ses compatriotes, qu’il est possible d’avaler des gorgées de détergents pour tuer le virus, il y a de quoi s’inquiéter.
C’est vrai que personne n’est vraiment préparé à la fonction présidentielle qui n’est sans doute pas apprise dans une université.
Mais, les pays du monde entier recèlent de hauts cadres de valeur, des hommes et des femmes compétents qui ont une idée nette de ce qui peut être fait pour leurs pays en terme de gestion publique des ressources et d’impulsion de son développement sans oublier la consolidation des acquis démocratiques.
Si le peuple fait une erreur de casting en mettant sur le fauteuil présidentiel un arriviste, un affairiste, un envieux, un schizophrène, un narcissique, un incompétent, il en payera les pots cassés par un recul démocratique de plusieurs années et le risque d’une guerre civile.
La crise institutionnelle américaine qui est en train heureusement de prendre fin nous a appris que les institutions ne sont que des instruments. Et que tout dépend des acteurs qui les animent. S’ils sont compétents et de bonne foi, ils les feront briller.