Cérémonie d’investiture du président Macky Sall : quand la forte présence des chefs d’états africains augure une nouvelle configuration de la géopolitique africaine.
La cérémonie de prestation de serment du président Macky Sall qui s’est tenue aujourd’hui à Diamniadio avait un cachet particulier, malgré le boycott de l’opposition sénégalaise, qui il faut le rappeler n’a pas encore digérée la pilule amère de la défaite.
Une belle brochette de présidents africains étaient présents, on peut citer pêle-mêle le charismatique Paul Kagamé président du Rwanda, Mohamed Ould Abdel Aziz président de la Mauritanie, Alassane Ouattara président de la cote d’ivoire, Félix Tshisekedi président de la république démocratique du Congo et la liste de présidents présents est loin d’être exhaustive sans compter les autres officiels.
Dakar est devenu en l’espace d’une journée, un lieu symbolique du panafricanisme. En effet,les querelles de leadership entre dirigeants et les ingérences d’un pays dans les affaires internes de son voisin, ont toujours minées les relations entre les nations africaines. Et il semble que le président Macky Sall a compris cette leçon, car à part son implication dans la crise gambienne qui à la longue pouvait avoir des répercussions sur la zone sud, il évite de se prononcer ou de s’immiscer dans les affaires intérieures de nos voisins, à moins qu’on ne l’appelle à titre de médiateur.
Le chef d’état sénégalais a compris que leadership du Sénégal sur le plan africain ne pourra reprendre sa place d’antan que s’il se pose en rassembleur et en conciliateur. La diplomatie requiert beaucoup de tact, et quoi que l’on puisse dire le président Macky Sall a une main de fer dans un gant de velours. Et l’occasion est trop belle (prestation de serment) pour laisser passer l’opportunité de lancer un signal fort à tous ceux qui seraient tentés de déstabiliser les états africains par des pratiques d’un autre âge (ethnicisme, clanisme, terrorisme, racisme). La plupart des conflits africains prennent racine dans ces idéologies et seule une volonté forte de nos états qui accepteront de collaborer à travers des mécanismes crédibles de résolution de crises, permettra à l’Afrique de mettre en place les bases futures d’un fédéralisme harmonieux si cher à Cheikh Anta Diop.
On sent une certaine décrispation des relations entre le Sénégal et nos voisins comme la Mauritanie, la Guinée, le Mali, ou la Gambie. Et c’est à mettre au crédit du président Macky Sall qui s’est plus focalisé sur ce qui nous unit que sur ce qui nous différencie, d’ailleurs il évite que le Sénégal soit vu comme un pays qui utilise les opposants de ses voisins pour les déstabiliser de l’intérieur, ce qui fait que bon nombre d’entre eux sont expulsés régulièrement.
Et c’est une nouvelle configuration de la géopolitique africaine qui se dessine à travers la survenance de concept solidaire comme la création future d’une monnaie africaine, sans oublier maintenant la promptitude de la CEDEAO à intervenir dans toutes les crises politiques ouest africaines avant qu’elles ne finissent en guerres civiles. Alors c’est au président Macky Sall de prendre la balle au rebond et de se positionner en tant qu’initiateur d’une nouvelle démarche politique africaine qui hâtera les véritables retrouvailles entre africains.
Toumany Etienne Camara Actuvision.com