Rafael Nadal a subi la loi de Stefanos Tsitsipas, toujours aussi formidable lorsqu’il prend feu. Le gamin grec a battu l’Espagnol chez lui samedi, sur terre, en demi-finales du Masters 1000 de Madrid (6-4, 2-6, 6-3).
On s’attendait plus ou moins à une finale entre Rafael Nadal et Dominic Thiem, dimanche au Masters 1000 de Madrid, pour une revanche éclatante de la demi-finale de Barcelone empochée par l’Autrichien il y a deux semaines. On s’attendait surtout à Rafael Nadal, en tout cas, puisque Thiem n’est pas non plus tombé contre n’importe qui, en l’occurrence Novak Djokovic. On a désormais la confirmation que « Rafa », lui non plus, n’est pas tombé contre le premier venu. Stefanos Tsitsipas a gagné en trois manches (6-4, 2-6, 6-3) et 2h34′ de combat.
Cette victoire, en attendant cette finale qui s’annonce très ouverte face à « Djoko », est riche de beaucoup d’enseignements à deux semaines de Roland-Garros. En premier lieu, ils concernent bien sûr Rafael Nadal. Pour la première fois depuis 2005, soit l’année du premier de ses 11 sacres à Paris, il n’a toujours pas remporté de tournoi sur terre battue à cette période de la saison. Alors, ne même pas atteindre une finale… Car c’est bien la troisième fois de suite que le n°2 mondial échoue en demies.
« Je profite du tennis à son plus haut potentiel »
Avant Thiem à Barcelone, il y avait eu Fabio Fognini à Monte-Carlo. A chaque fois, les deux ont gagné le tournoi le lendemain. Heureux présage pour Tsitsipas ? Pas sûr, car Daniil Medvedev et Dusan Lajovic, malgré tout notre respect, ne sont pas Novak Djokovic… Mais le Grec de 20 ans élargit encore plus le champ des possibles, qui n’a jamais semblé aussi infini sur terre depuis très, très, très longtemps. La finale de dimanche apportera un élément de plus, entre ces deux joueurs qu’on n’ imaginait pas forcément les mieux placés, au début de la semaine, pour représenter leurs générations respectives.
Ce n’était pas une affaire de statistiques entre Tsitsipas et Rafael Nadal, tant elles sont proches sur tous les plans (balles de break, service, coups gagnants et fautes directes…). C’est clairement dans la tête, et bien sûr dans le jeu, que le Grec est allé chercher ce succès, après avoir été breaké deux fois au premier set. Et en ayant dû sauver des balles de break, aussi, au début de la troisième manche alors que le scénario normal veut que Rafael Nadal roule sur son adversaire à ce moment-là. Mais depuis trois semaines, on l’a compris, beaucoup de choses ont changé.
« Je suis vraiment heureux de la manière dont je me suis battu, je profite du tennis à son plus haut potentiel, souffle le jeune Athénien sur le site de l’ATP. C’est vraiment cool, un sentiment juste incroyable. La discipline mentale, rester dur et décisif dans tous ces moments cruciaux, c’était la clé. C’est un combattant, il ne vous donne aucun point. Il faut donner son meilleur sur chaque point. » Tsitsipas, qui avait perdu sa première finale en Masters 1000 l’an dernier contre l’Espagnol, à Toronto, avait aussi été dominé par « Rafa » en demi-finales de l’Open d’Australie cette année. Crime de lèse-majesté, c’est donc sur terre battue qu’il a attendu de se venger.