Le Sénégalais et les derniers moments, une longue histoire d’amour et de mésaventure. Au Cices, à moins d’une semaine du délai fixé depuis un an pour le changement des anciens permis de conduire, c’est le grand rush des automobilistes. Ils sont plusieurs centaines à prendre d’assaut ce centre et ils sont tous là pour rentrer avec le fameux sésame qui leur donnera droit de rouler sur l’asphalte : le nouveau permis à points. Après avoir fait amende honorable, ces derniers sollicitent même l’indulgence du ministre des Transports terrestres pour prolonger la date de clôture.
« C’est de notre faute. Personnellement, j’avais complétement oublié le délai. Nous demandons solennellement au ministre de nous aider en repoussant la date d’un à deux mois », lance Abdoulaye Gueye, Chauffeur taxi. Tout comme lui, d’autres requérants ont même passé la nuit au Cices pour avoir une délivrance. « Je viens de Keur Massar. Je suis là depuis 23h. Vous avez constaté qu’il y a des bousculades à chaque instant. C’est très difficile », regrette Mamadou Ndoye. Chauffeur de bus à la Ligne 61, Ndoye regrette le temps qu’il est train de perdre pour se procure du permis. « Ce n’est pas normal. Nous perdons des heures ici sans manger ni boire avec cette chaleur. Le ministre était là hier. Il a vu la situation. Il faudrait vraiment qu’il repousse la date 3 septembre », implore Mamadou Ndoye.
En ce jeudi 29 août 2019, soit cinq jours avant la date de clôture, c’est le tohu-bohu aux alentours du bâtiment qui abrite les agents de Capp Karangë en charge de la confection et de la délivrance des nouveaux permis numérisés. Pas de bureau d’accueil ou d’orientation. De petits groupes se forment çà et là. Certains automobilistes sont obligés de rester sur les longues files d’attente, sous un soleil d’aplomb. Les conditions sont difficiles. Certains y ont passé la nuit. « Tu ne sais pas qui s’occupe de quoi. Nous sommes là et nous ne savons pas à qui s’adresser », déplore Mamadou Sow, sous la surveillance des gendarmes qui tentent de faire régner l’ordre dans les rangs. « C’est une désorganisation totale, se lamente-t-il. Il fallait prendre les mesures idoines pour que les gens puissent faire leur formalité dans le calme et dans la sérénité », déplore M. Sow, venu dès les premières heures de la matinée pour déposer son dossier.