Cheikh Sadibou Diop démonte les politiques et…

«Il faut éliminer toute cette oligarchie politique»

Coordonnateur national du mouvement ‘’Alerte’’, Cheikh Sadibou Diop fait savoir que leur objectif principal est de mettre en place une 3ème voie citoyenne pour éliminer toute cette oligarchie politique. Je ne suis pas candidat en 2019. Misant sur des acteurs de la société civile et des hommes d’affaires qui pensent au Palais, il signale dans cet entretien qu’il nous a accordé, l’impérieuse nécessité de ‘’guillotiner’’ cette classe politique vampirique, clientéliste, corrompue qui a mis ses intérêts au-devant de celui des populations.

Par Abdoulaye Mbow

Êtes-vous candidat à la présidentielle de 2019 ?

Alerte est un mouvement qui a pour objectif de réunir les forces citoyennes, et d’en faire une masse critique importante en vue des élections de 2019. Notre candidat ne sera pas issu de la classe politique car, celle-ci est responsable de cette situation que nous traversons. De Senghor à Abdou Diouf en passant par Wade et même Macky Sall, ils ont tous échoué à sortir le Sénégal de cette situation économique très précaire. Alors, notre objectif principal est de mettre en place une 3ème voie citoyenne pour éliminer toute cette oligarchie politique. Je ne suis pas candidat en 2019, mais je serai l’architecte d’un appareil de conquête électorale animé par les forces citoyennes pour la naissance d’un pouvoir citoyen fort et crédible. Et, nous avons déjà plusieurs personnalités intéressées par notre projet.

Qui sont ces personnalités dont  vous faites allusion ?

Parmi elles, il y a des acteurs de la société civile, un général à la retraite, des hommes d’affaires.

Pensez-vous réellement pouvoir inverser la tendance aux politiques ?

Oui ! Absolument ! Car, nous avons changé de paradigme électoral. En obligeant les profils sélectionnés à passer le test de compétence et de probité morale. Et, en offrant à celui qui sera choisi comme candidat, au-delà de nos voix, les moyens financiers de sa campagne. Alors, ce n’est plus au candidat d’imposer à un parti ou à un mouvement sa vision, mais ce sera aux forces citoyennes d’imposer à ce candidat une vision qui repose sur la prise en charge des aspirations profondes et légitimes des masses. En un mot, ne pas élire un Président, mais élire un serviteur du peuple.

Justement, comment allez-vous faire pour convaincre un électorat qui n’élit pas, mais démet ?

Vous avez raison de le signaler. Mais, aujourd’hui, l’électorat est arrivé à maturité et comprend que les élections de 2019 ne sont pas une élection, mais un référendum. Lequel référendum se défini comme suit : si nous voulons le changement, il nous faut éliminer toute cette oligarchie politique en optant pour un pouvoir citoyen car, de 1960 à nos jours, tous les grands scandales politico-financiers ont été l’œuvre d’une classe politique vampirique, clientéliste, corrompue qui a mis ses intérêts au-devant de celui des populations. Le scandale de l’Oncad sous Senghor (compte K2), les licences de pêche sous Abdou Diouf, le fuel frelaté et le plan Yaxaay sous Abdoulaye Wade, les nombreuses nébuleuses liées aux contrats de cession gaziers et pétroliers sous Macky Sall avec l’implication de son frère Aliou Sall, etc. La liste est loin d’être exhaustive. La classe politique dans son entièreté travaille contre l’intérêt des Sénégalais.

Mais, vous écartez donc de la course un homme comme Ousmane Sonko que l’on dit politiquement propre ?

Ousmane Sonko est un homme qui a beaucoup de valeurs et qui, quelques parts pourrait se retrouver dans notre schéma, mais, dès l’instant qu’il est à la tête d’un parti politique, nous préférons le dire tout de suite, nous ne le soutiendrons pas. Le Sénégal regorge de grandes compétences qui sont de probité morale irréprochable et qui ne sont pas dans les partis politiques. Alors, nous irons chercher ses dignes fils du pays. Il faut que les Sénégalais comprennent que ce n’est pas cette classe politique qui sortira le pays de cette situation de misère.

Par ailleurs, vous suivez le procès de Khalifa Sall. Vos appréciations ?

La justice a été instrumentalisée une fois de plus comme c’était le cas avec la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei). Bassirou Guèye le Procureur de la République obéit aux ordres du Palais avec comme dessein l’élimination de Khalifa Sall aux prochaines élections présidentielles. Et tout ceci, n’a pas été possible que grâce à la perpétration d’un pouvoir hyper présidentialiste que la classe politique approuve. Rien n’a changé concernant les supers pouvoirs du Président de la République, que ce soit sous Senghor, Diouf, Wade et Macky Sall. Il est temps que le citoyen en fasse son combat car, avec le système judiciaire que nous avons, aucun sénégalais n’est à l’abri d’une condamnation arbitraire.

 

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