Freiné par des pépins physiques depuis l’arrivée de Thomas Tuchel, N’Golo Kanté est utilisé avec une grande prudence par son entraîneur. Peut-être même trop parfois.
Après la pluie vient le beau temps. Sous le déluge de Madrid, cette demi-finale aller entre le Real et Chelsea (1-1) a été marquée par le magnifique but de Karim Benzema et la performance de N’Golo Kanté. L’homme aux trois poumons ne s’est jamais arrêté de courir. Infatigable, on l’a vu partout. Au pressing sur le porteur de balle, dans la construction avec ses petites touches pour décaler ses partenaires, et dans la projection afin d’apporter le surnombre.
Tuchel se veut prudent
N’Golo Kanté est désormais un élément essentiel de Thomas Tuchel. Ça n’était pas gagné d’avance pourtant mais comme d’habitude, le milieu de terrain a su se rendre indispensable. Légèrement blessé quand l’Allemand débarque à la tête de l’équipe première le 26 janvier dernier, il a vécu les premiers matches depuis le banc de touche. Remplaçant lors des 5 premières rencontres de Premier League, il doit attendre le déplacement à Southampton le 20 février pour être enfin titulaire mais le score de 1-1 et la mauvaise prestation collective ne parlent pas en sa faveur. Retour sur le banc notamment en 8e de final aller contre l’Atlético.
Une gestion curieuse guidée par l’idée de préserver un joueur un peu diminué. Car Tuchel est un fan de longue date du champion du monde et ne s’en est jamais caché. « Je pense que N’Golo s’inscrit dans les plans de n’importe quel manager sur la planète, expliquait le manager après avoir titularisé Kanté pour la première fois en Cup contre Barnsley le 10 février dernier. Par le passé, j’étais désespéré de ne pas l’avoir dans mes équipes. Voir le gars en direct, comment il travaille, à quel point il est humble, la qualité qu’il donne à l’équipe. Je suis tellement honoré d’être son entraîneur. Ce que je vois sur le terrain, c’est tout ce que j’attendais et j’attends beaucoup de lui car je suis un énorme fan. »
Des passages sur le banc pas toujours expliqués
Pourtant arrive un moment où le Français est de retour en forme et a besoin de temps de jeu alors qu’approchent à grands pas les échéances importantes. Préféré à Kovacic au Wanda Metropolitano, il bénéficie enfin de continuité contre Manchester United (0-0) et Liverpool (1-0), deux rencontres très importantes dans la lutte aux places qualificatives de Ligue des Champions. « Il (Tuchel) est venu avec de belles idées, son enthousiasme, sa tactique, son expérience. Il a essayé d’apporter tout ce qu’il a fait dans le passé. Ça marche plutôt bien, on est content qu’il soit là et on espère que ça va bien se passer. J’ai fait quelques passages sur le banc, mais l’équipe gagne et s’est remise dans la course pour le Top 4. Débuter ce genre de match fait plaisir », assurait à RMC celui dont la lassitude commençait à poindre.
Comme toujours, seuls les pépins physiques peuvent freiner l’ancien Caennais. Excellent au retour contre l’Atlético, il se blesse à nouveau avec les Bleus fin mars, obligeant Tuchel à rester prévoyant. Et quand il n’est pas là, ça se voit comme lors du naufrage face à West Bromwich (défaite 5-2). «Il est difficile d’imaginer notre jeu sans N’Golo mais en même temps, nous devons vraiment être absolument prudents avec lui et sa situation», confiait Tuchel suite à la nouvelle blessure du joueur. L’entraîneur prend toutes les précautions, en témoigne l’entrée en jeu tardive de Kanté ce week-end contre Fulham pour mieux le préparer à Stamford Bridge, où il sera bien décidé à mener son équipe vers les sommets et soulever l’un des très rares titres majeurs qui manquent à son immense palmarès.