Chili: la loi sur le référendum de changement de Constitution a été promulguée

Sebastian Piñera, le président chilien, a tenu parole et a promulgué ce lundi 23 décembre la loi permettant l’organisation d’un référendum sur un changement de la Constitution héritée de la dictature de Pinochet. Le référendum aura lieu le 26 avril 2020.

Il y a 31 ans les Chiliens avaient dit non au maintien au pouvoir du général Pinochet. Cette fois-ci, en avril prochain, ils devront voter pour ou contre l’abandon de la Constitution héritée de cette même dictature d’Augusto Pinochet.

Un référendum aura bien lieu le 26 avril prochain. C’était l’une des principales revendications du mouvement social qui secoue le Chili depuis plus de deux mois. Les Chiliens auront l’occasion pour la première fois en 30 ans de se prononcer sur un changement de la loi fondamentale et devront répondre à deux questions.

« Notre gouvernement sera le garant d’un processus constitutionnel libre, transparent et démocratique », voici ce qu’a assuré lundi le président chilien de droite Sebastian Piñera, rapporte notre correspondante à Santiago, Justine Fontaine.

Congrès mixte ou Assemblée constituante

Veulent-ils, oui ou non, remplacer l’actuelle Constitution, héritée de la dictature de Pinochet. Si oui, par quel type d’organisme chargé de rédiger la future Constitution ? Les Chiliens auront le choix entre un « Congrès mixte » ou une « Assemblée constituante ».

Le Congrès mixte, composé à parts égales de citoyens élus et de parlementaires en exercice est l’option soutenue par la coalition gouvernementale. L’Assemblée constituante, intégralement composée de citoyens spécifiquement élus pour la rédaction de la nouvelle Constitution est à l’inverse l’option soutenue par l’opposition et réclamée par de nombreux manifestants.

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Si le oui l’emporte le 26 avril prochain, une élection du Congrès mixte ou de l’Assemblée constituante aura alors lieu en octobre 2020. L’organe aura ensuite 9 mois pour élaborer le texte de la nouvelle Constitution chilienne.

Les raisons des critiques

Le texte qui encadre la vie politique chilienne encore aujourd’hui a en effet été adopté en 1980, sans aucune garantie démocratique. Et même si la Constitution a été amendée depuis le retour à la démocratie, les manifestants qui continuent de se réunir presque tous les jours au Chili depuis plus deux mois, contestent sa légitimité.

Ils critiquent aussi les principes néo-libéraux consacrés dans la Constitution. L’intervention de l’Etat dans l’économie est en effet réduite au minimum et certains droits comme l’accès à la santé, à l’éducation ou encore au logement sont peu ou pas protégés.

rfi