Chili: mouvement de soutien à travers le monde, de Montevideo à Paris

En Uruguay, où la population doit se prononcer par référendum sur une proposition de réforme constitutionnelle destinée à lutter contre l’insécurité, une centaine de personnes se sont rassemblées devant l’ambassade du Chili à Montevideo en solidarité avec le mouvement de contestation. Le même jour, à des milliers de kilomètres, des Chiliens expatriés en France se réunissaient devant le consulat de leur pays à Paris, avec une brève apparition de Jean-Luc Mélenchon.

Environ 150 personnes sont venues apporter leur soutien au peuple chilien devant l’ambassade du Chili à Montevideo le 21 octobre. Parmi eux, beaucoup portaient des drapeaux roses, avec l’inscription « Non à la réforme », comme Diana Veneziano. « Nous sommes ici par solidarité avec nos frères chiliens, explique-t-elle à notre correspondant sur place, Theo Conscience. On voit bien ce qui se passe au Chili, au Brésil. C’est ce qui pourrait se passer ici, si on permet à l’armée de patrouiller dans les rues ».

Cette enseignante de 53 ans fait référence à un projet de réforme constitutionnelle destiné à lutter contre l’insécurité, qui prévoit de confier des opérations de police à une Garde nationale composée de 2 000 militaires. Il a été initié par des membres du Parti national, classé à droite, qui citent souvent le Chili comme un exemple à suivre.

Pour Roberto Cupese, qui partage sa vie entre l’Uruguay et le Chili, la crise actuelle prouve qu’ils ont tort. « Qu’est-ce qui s’est passé avec cette merveilleuse description du Chili, un pays si bien, si développé, demande-t-il. Maintenant, on découvre la véritable réalité, et ce n’est pas si différent de ce qui se passe ici ».

Cette tentative de convergence des luttes s’explique aussi par les sondages, qui donnent actuellement Luis Lacalle Pou, candidat du Parti national à la présidence, gagnant au second tour. L’issue du référendum sur la réforme constitutionnelle demeure quant à elle très incertaine.

« Au final, le peuple vaincra »

Le jour même, quelques centaines de Chiliens résidant en France ont bruyamment manifesté, à grand renfort de casseroles, devant le consulat du Chili à Paris, en solidarité avec les protestataires dans leur pays d’origine.

« Un président qui déclare la guerre à son peuple n’est pas un président » ou « Nous avons le droit de vivre en paix », proclamaient quelques-unes des pancartes agitées par environ 400 personnes au cri de « Le peuple uni jamais ne sera vaincu ».

Jean-Luc Mélenchon a fait une brève apparition lors de cette manifestation. « Quelle joie de voir la jeunesse chilienne en lutte ! Au final, le peuple vaincra », a lancé en espagnol le leader du parti de gauche La France Insoumise (LFI), sous les applaudissements de la foule.

rfi