Au Chili, les féministes se mobilisent pour défendre l’avortement. Le nouveau ministre de la Santé a modifié le règlement concernant l’application de la loi, adoptée l’an dernier sous le gouvernement socialiste de Michelle Bachelet. Le texte autorise l’avortement mais seulement dans quelques cas très précis : danger pour la vie de la mère, viol ou malformation du foetus incompatible avec la vie. Cette semaine, des associations et partis politiques qui militent pour le droit à l’avortement ont appelé à se mobiliser pour que les femmes y aient réellement accès.
Avec notre correspondante à Santiago, Justine Fontaine
« Retirez votre rosaire de nos ovaires », « Non au recul concernant le droit à l’avortement ». Voici quelques-uns des slogans qu’ont criés des dizaines de militants et militantes pour les droits des femmes sous les fenêtres du ministre de la Santé chilien, ce 26 mars. Un nouveau rassemblement est d’ailleurs prévu ce 28 mars au même endroit.
Depuis l’élection du président Sebastian Piñera en décembre, la droite répétait qu’elle ne reviendrait pas sur la loi sur l’avortement une fois au pouvoir. Mais la semaine dernière, quelques jours après le changement de gouvernement, le ministre de la Santé a annoncé qu’il avait modifié le règlement d’application de la loi.
Les cliniques privées pourront désormais refuser de pratiquer des avortements, même si elles ont un partenariat avec la Sécurité sociale.
Objection de conscience à la dernière minute
Autre point modifié par le ministre de la Santé : les médecins n’ont désormais plus besoin de déclarer à l’avance leur objection de conscience. Ils pourront refuser de pratiquer un avortement jusqu’à la dernière minute s’ils le souhaitent.
Pour les associations et les partis de gauche, ces modifications risquent d’empêcher les femmes victimes de viol d’avoir accès à l’avortement, car dans ces cas-là, le temps est compté : la loi ne leur permet d’avorter que jusqu’à douze semaines de grossesse.
rfi