Il y a trente ans, dans la nuit du 3 au 4 juin 1989, l’armée populaire de libération réprimait le « printemps de Pékin » dans le sang. Trois décennies plus tard, c’est toujours l’omerta. Les censeurs sont débordés et l’État chinois a renforcé la surveillance des anciens du mouvement.
Avec notre correspondant à Pékin,Stéphane Lagarde
Les numéros se terminant par les chiffres 8-9-6-4 ne répondent plus en Chine. Souvent choisi par les anciens de Tiananmen comme signe de reconnaissance. 1989 – 4 juin, le jour où les chars sont intervenus sur la plus grande place du monde. Celles et ceux qu’on pouvait encore appeler il y a quelques semaines sont aux abonnés absents. Ligne de téléphone coupée, et réseaux sociaux sous très haute surveillance.
Un événement inexistant sur l’internet chinois
Voilà déjà plusieurs jours que les notes Wikipédia sur Tianamen sont inaccessibles sans VPN… et curieusement, sans que cela ne soit officiellement lié à un événement qui n’a pas sa place dans les manuels d’histoire, certaines plateformes de streaming et de commentaires en temps réels sont en maintenance jusqu’au 6 ou 7 juin.
La marche du monde – Au cœur de la place Tiananmen avec Lun Zhang
Des artistes militants ont été arrêtés à Nankin, un écrivain dans l’Anhui. Les lieux d’exposition à Pékin et dans sa banlieue sont particulièrement contrôlés. Quant aux universités et notamment la prestigieuse faculté de Beida d’où est parti le mouvement il y a trente ans, les demandes d’interviews sont gentiment repoussées à la deuxième semaine de juin.
Rfi