Chine: un ancien chef du contre-espionnage condamné à perpétuité pour corruption

Reconnu coupable d’avoir touché des pots-de-vins et de délits d’initiés, l’ancien chef du contre-espionnage chinois Ma Jian a été condamné à la prison à vie jeudi 27 décembre par un tribunal du nord-est de la Chine, dans la province du Liaoning.

Avec notre correspondant à PékinStéphane Lagarde

Pull bleu, chemise blanche, visage impassible, à la lecture du verdict Ma Jian connait la musique. L’ancien chef du contre-espionnage chinois a servi pendant près de trente ans le puissant et très redouté ministère de la Sécurité d’Etat. Ce jeudi 27 décembre, il a été condamné à perpétuité pour avoir touché des pots-de-vin et pour des délits d’initiés. Il ne fera pas appel.

L’ancien vice-ministre de la Sûreté a « avoué ses crimes, fait preuve de repentance et a coopéré en restituant ses gains illégaux », rapporte l’agence Chine nouvelle, échappant ainsi à la peine de mort.

Arrêté en 2015, la chute de cet ancien chef du contre-espionnage chinois a suivi celle de son mentor : l’ex patron de la sécurité publique Zhou Yongkang, lui aussi tombé pour corruption. Son clan, selon certains observateurs, aurait tenté d’empêcher l’ascension du président Xi Jinping.

Chasse aux corrompus

Depuis son arrivée au pouvoir en 2012, le chef de l’État a lancé une campagne de chasse aux corrompus très populaire au sein de la population. Il a même promis de faire tomber les têtes du parti si nécessaire. En août dernier l’ancien chef du parti de la province du Liaoning, Wang Min, a lui aussi été condamné à la perpétuité pour corruption.

Selon le jugement rendu ce jeudi 27 décembre par le tribunal intermédiaire de Dalian, ville portuaire de cette même province du nord-est de la Chine, Ma Jian aurait profité de ses fonctions au sein de l’appareil sécuritaire pour aider la Beijing Zenith Holdings et d’autres sociétés appartenant à l’ex-milliardaire Guo Wengui aujourd’hui exilé à New York. Des menus et gros services qui lui auraient rapporté plus de 109 millions de yuans (14 millions d’euros) en retour.

 

Rfi