La Gambie a déposé plainte, ce lundi, matin devant la Cour internationale de Justice contre la Birmanie pour le génocide des Rohingyas. Cette Cour de l’ONU, basée à La Haye, est chargée de régler les différends entre États. En préparation depuis plusieurs mois, cette plainte est portée par Banjul au nom de l’Organisation de la coopération islamique.
Avec notre correspondante à La Haye, Stéphanie Maupas
La plainte déposée par la Gambie dénonce la responsabilité du gouvernement birman et de son armée et s’appuie sur 600 témoignages recueillis dans les camps de réfugiés au Bangladesh. Les avocats évoquent « une campagne de déshumanisation » ciblant les Rohingyas.
Cette plainte a été déposée par la Gambie au nom de l’Organisation de la coopération islamique. « Le génocide concerne l’humanité toute entière », a expliqué à La Haye le ministre de la Justice gambien, et la Convention sur le génocide impose aux États de le prévenir par tous les moyens. C’est donc ce qu’entreprend la Gambie.
D’autres processus en cours
Cette plainte vient s’ajouter à plusieurs processus en cours pour rendre justice aux victimes rohingyas. La Cour pénale internationale qui, elle, poursuit les individus, pourrait bientôt enquêter. L’ONU a aussi créé un mécanisme pour commencer à recueillir les preuves.
La procédure devant la CIJ pourrait prendre des années, mais la Gambie demande à ses juges d’imposer dans un premier temps des mesures d’urgence. Notamment, d’ordonner à la Birmanie de stopper les actes en cours pour protéger les 600 000 Rohingyas qui se trouvent toujours dans le pays. Des audiences pourraient se tenir en décembre.
rfi