Précédé d’une critique élogieuse et d’une diffusion limitée en salles aux Etats-Unis et dans le reste du monde, The Irishman, le nouveau film de Martin Scorsese, avec Robert De Niro et Al Pacino, est diffusé sur Netflix à partir de ce mercredi 27 novembre.
Douze ans de préparation
Avec un budget de 160 millions de dollars, 117 lieux de tournage différents, 309 scènes distinctes, une distribution exceptionnelle, avec une durée de près de 3h30, ce thriller historique au carrefour de la politique et de la mafia, est l’une des productions les plus ambitieuses de la carrière du metteur en scène new-yorkais, qui en compte pourtant beaucoup.
Après Mean Streets, Les Affranchis et Casino, Martin Scorsese cherchait un matériau suffisamment fort pour replonger dans les arcanes de la mafia italo-américaine. Robert De Niro et Martin Scorsese ont commencé à tourner il y 12 ans autour de l’adaptation du livre J’ai tué Jimmy Hoffa de Charles Brandt (Edition JC Lattès/Le Masque). Ancien homme de main, Frank Sheeran raconte qu’il a tué plus de 25 personnes sur ordre du chef mafieux Russell Bufalino et du patron du syndicat des chauffeurs routiers, Jimmy Hoffa. Après huit collaborations, de Mean Streets à Casino, « je ne voulais pas faire un film avec lui si nous ne pouvions pas aller plus en profondeur », a expliqué Martin Scorsese lors d’un événement organisé par l’American Film Institute à Los Angeles. « Il y a eu des contretemps », a-t-il dit pudiquement lors d’une table ronde après la projection, au festival du film de New York. « Nous ne parvenions pas à trouver les fonds. Il n’y avait pas moyen. Pendant des années. »
Après le refus de plusieurs studios, il aura fallu la puissance financière de Netflix pour accoucher de The Irishman, le surnom du mafieux Frank Sheeran, dont le témoignage constitue la trame du livre et du film.