Les manifestants et les défenseurs des droits de l’homme dénoncent une répression sanglante des autorités et des attaques répétées par des groupes armés dans la capitale.
Avec notre correspondante à Bagdad,Lucile Wassermann
C’est la peur qui domine aujourd’hui dans les rues de Bagdad. La plupart des manifestants ont quitté le chemin de la contestation, non pas par satisfaction des dernières mesures annoncées par le gouvernement, mais par crainte de représailles. Ces protestataires redoutent particulièrement d’être tués dans les manifestations devenues extrêmement violentes, mais aussi aujourd’hui d’être assassinés, comme cet activiste dont tout le monde parle ici, abattu en pleine rue vendredi dernier par des hommes armés, à l’est de la ville.
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Intimidations et menaces de mort
Beaucoup de manifestants disent avoir reçu des menaces de mort et faire face à des intimidations de groupes armés, d’autres ont été arrêtés par les forces de sécurité alors qu’ils n’étaient pas en train de manifester. Ils racontent avoir été retenus 24 heures au cours desquelles ils ont notamment dû supprimer l’ensemble des vidéos de manifestation sur leur téléphone portable et signer une déclaration certifiant qu’ils ne retourneraient plus sur les lieux de rassemblement.
Un climat de peur qui a également gagné les journalistes, après que des locaux de médias ont été attaqués samedi dernier par des hommes armés toujours non identifiés. Beaucoup ont préféré quitter la capitale par peur d’une nouvelle attaque. Les défenseurs des droits de l’homme tirent aujourd’hui la sonnette d’alarme et demandent au gouvernement d’enquêter et de mettre fin à ces multiples campagnes d’intimidation.
rfi