Au dernier jour de la visite d’Emmanuel Macron à Pékin, les présidents chinois et français ont réaffirmé mercredi leur « ferme soutien » à l’accord de Paris sur le climat, alors que les États-Unis ont annoncé leur retrait officiel de ce texte.
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Pékin et Paris disent vouloir garder le cap, malgré la défection de leur homologue américain. Xi Jinping et Emmanuel Macron ont réaffirmé mercredi 6 novembre à Pékin leur « ferme soutien » à l’accord de Paris sur le climat, deux jours après l’officialisation du retrait des États-Unis.
Les deux dirigeants réaffirment « leur ferme soutien à l’accord de Paris qu’ils considèrent comme un processus irréversible et une boussole pour une action forte sur le climat », selon une déclaration commune publiée à l’issue d’un entretien au dernier jour de la visite d’Emmanuel Macron en Chine.
Dans cet « Appel de Pékin sur la conservation de la biodiversité et le changement climatique », les deux présidents soulignent également « leur forte détermination à améliorer la coopération internationale sur les changements climatiques pour assurer une mise en œuvre de l’accord de Paris totale et efficace ».
Consternation
La Chine et la France ont exprimé leur consternation après l’annonce, lundi, de l’officialisation par les États-Unis de Donald Trump de leur intention de se retirer de l’accord de Paris, comme le président américain l’avait annoncé en 2017.
Sans nommer les États-Unis, Emmanuel Macron a « déploré » le choix fait par « quelques autres » pays de se retirer de l’accord. « Mais je veux les voir comme des choix marginaux », a-t-il dit lors d’une déclaration à la presse aux côtés de Xi Jinping.
« Parce que quand la Chine, l’Union européenne, la Russie, qui a ratifié il y a quelques semaines l’accords de Paris, s’engagent avec fermeté, le choix isolé de tel ou tel autre ne suffit pas à changer le cours du monde. Il ne conduit qu’à (le) marginaliser », a estimé le président français.
Agroalimentaire et nucléaire sur la table
La Chine et la France ont conclu lors de la visite d’Emmanuel Macron des contrats pour un montant total de 15 milliards de dollars, a par ailleurs annoncé la présidence chinoise à l’issue d’un entretien entre le chef de l’État français et son homologue chinois. Un accord portant sur l’agrément à l’exportation en Chine de vingt entreprises agroalimentaires françaises (volaille, bovine et porcine, charcuterie) a notamment été signé.
Les deux puissances ont également appelé à la signature, d’ici le 31 janvier 2020, d’un accord final sur la construction en Chine d’une usine de traitement de combustibles nucléaires usagés, un méga-contrat très attendu par le géant français Orano.
Emmanuel Macron a assuré avoir abordé la question de Hong Kong. Il a dit avoir insisté auprès de son homologue chinois sur la nécessité du « dialogue », après cinq mois de manifestations dans l’ancienne colonie britannique.
« Évidemment, je l’ai évoqué à plusieurs reprises avec le président Xi Jinping », a déclaré le président français lors d’une conférence de presse à l’issue de sa visite en Chine. « Nous avons parlé de tous les sujets de manière extrêmement libre », a-t-il assuré. Avant son arrivée, Pékin avait averti que Hong Kong était une affaire intérieure chinoise et ne relevait pas des discussions diplomatiques à évoquer avec la France.