CNRA, un organe obsolète aux ordres qui cherche à museler des télévisions

La Coordination des Associations de Presse (CAP) est très préoccupée et peinée par la situation en cours où des entraves manifestes à la liberté de presse et au droit du public à une information plurielle.

Elle pensait que l’épisode de vendredi dernier à l’Assemblée nationale lors du vote de la levée de l’immunité parlementaire de Monsieur Ousmane Sonko où la presse avait été interdite d’accès à l’Hémicycle, était juste un malheureux incident isolé. Mais à sa grande surprise, on a l’impression que tout cela entre dans le cadre d’un plan d’action ourdi et planifié pour empêcher la presse de jouer son rôle.

En effet, le communiqué du Conseil National pour la Régulation de l’Audiovisuel (CNRA) vient confirmer cette thèse. Il ne peut chercher à dénier aux journalistes un droit fondamental élémentaire acquis de haute lutte et inscrit dans la Constitution. Depuis plusieurs décennies, la presse au Sénégal a toujours couvert en direct les différents grands événements qui constituent une actualité forte. Si aujourd’hui cet organe de régulation qui est devenu éculé et caduque avec le Code de la presse de juillet 2017, menace les chaines de télévision de suspension ou «ces mesures seront aggravées en cas de récidive», il y a lieu de s’inquiéter. Toutefois, cela n’étonne personne parce que l’équipe actuelle serait en mission commandée et serait prête à tout pour se maintenir et mériter la confiance du chef. Elle devra savoir que nous n’accepterons aucun abus quel que soit le prétexte utilisé.

Les organisations professionnelles des médias, membres de la CAP (SYNPICS, APPEL, CORED, URAC) ne peuvent comprendre, ni s’expliquer le fait que le préfet de Dakar donne des ordres pour que les forces de défense et de sécurité chargent les journalistes et les isolent. Des instructions du genre ont justifié aujourd’hui que la répression des forces de sécurité s’étende à la presse. Le caméraman de la chaine Ouest Tv, Cheikh GAYE a été touché au pied par balle à blanc. D’autres acteurs des médias s’en sont sortis avec de légères blessures. La CAP trouve inadmissible que les journalistes qui avaient été dépêchés pour la couverture du cortège du leader de Pastef soient déportés loin des théâtres d’opération.

Face à ses dérives autoritaires, la Coordination des Associations de Presse (CAP) tient à alerter l’opinion publique nationale et internationale sur ces menaces très graves pour l’exercice de la profession. Cependant, elle fera face quoiqu’il advienne. Les organisations internationales ont été saisies. Au niveau local, toutes les dispositions utiles seront prises pour que la presse ne soit pas muselée et réduite à sa plus petite proportion.
La CAP invite à la sérénité pour le plus grand bien de notre démocratie et souhaite un prompt rétablissement aux blessés.