Colombie: l’ELN annonce une courte trêve pour la présidentielle

La guérilla colombienne de l’ELN a annoncé un cessez-le-feu bilatéral de cinq jours, à l’occasion de l’élection présidentielle du 27 mai prochain. Par un message Twitter, les négociateurs de l’organisation armée, qui, depuis jeudi dernier sont à Cuba, ont indiqué que l’arrêt des opérations militaires irait du 25 mai à 0 heure au 29 mai à minuit. En Colombie, les réactions ont été frileuses.

Avec notre correspondante à BogotaMarie-Eve Detoeuf

Quinze mois de négociations avec l’ELN pour cinq jours de cessez-le-feu. C’est évidemment décevant. A l’automne dernier, l’ELN avait annoncé et respecté un cessez-le-feu unilatéral de trois mois.

Le gouvernement de Juan Manuel Santos tablait cette fois-ci sur un cessez-le-feu unilatéral définitif. C’est raté. Et c’est une mauvaise nouvelle pour le chef de l’Etat à deux semaines de l’élection de son successeur.

Les négociations de paix ont été la grande œuvre politique du président Santos qui a obtenu le prix Nobel de la paix en 2016 pour avoir signé la paix avec les FARC. Et qui rêvait d’une paix totale.

La droite dure en embuscade

Mais l’ELN se fait prier. Et le chef de l’Etat, qui ne pas briguer un troisième mandat, craint de voir la droite dure reprendre le pouvoir. Ivan Duque, le candidat de cette droite anti-négociation de paix arrive en effet en tête des sondages.

Il a d’ailleurs immédiatement critiqué le cessez-le-feu de l’ELN qu’il a jugé complètement insuffisant. A gauche et au centre, les candidats « pro-paix » ont timidement célébré la décision de l’ELN, tout en la qualifiant d’insuffisante.

RFI