Vous passez vos journées assise à un bureau, à pianoter sur un clavier les yeux rivés sur l’ordinateur ? Quand la position n’est pas optimale, le corps se fatigue et devient douloureux. Justement, des conseillers spécialisés, dits « ergonomes », sont là pour nous aider à adapter nos postes de travail.
« J’en ai plein le dos ! Vous connaissez l’expression ? » plaisante l’ergonome Amandine Simon du cabinet de conseil Active Ergonomie. Elle explique : « le poste de travail peut causer des douleurs corporelles lorsqu’il n’est pas adapté, voire même du stress si le salarié subit une forte charge de travail ou que ses rapports sociaux au travail sont dégradés« . En France, les troubles musculo-squelettiques (TMS) sont la première maladie professionnelle reconnue, avec un score de plus de 87% selon un rapport de 2013 du compte AT/MP (accident du travail/maladie professionnelle). Le but de l’ergonomie ? Etudier tout l’environnement professionnel pour l’adapter au travailleur. Autant du point de vue psycho social, que du point de vue matériel. Par exemple ? L’ergonome Amandine Simon nous explique comment se positionner face à son poste de travail, pour éviter les douleurs inutiles.
« La plus grosse problématique dans le travail tertiaire, c’est la posture statique. L’Homme n’est pas fait pour rester des heures sans bouger. » L’objectif, donc ? Le faire se déplacer de temps en temps. Elle recommande de faire deux types d’arrêts. « Une pause visuelle chaque heure est essentielle. Face à un ordinateur, la vision proche contracte en permanence les muscles des yeux. Regarder pendant une minute au loin permet de reposer l’œil. » Et une pause physique : « toutes les deux heures, essayez de changer de position, de vous lever et de marcher« , pour faire travailler les muscles.
« Il faut que l’environnement s’adapte à l’homme, et pas l’inverse« , insiste l’ergonome. Quand on prend une mauvaise position à son poste, on peut ressentir des douleurs principalement au niveau de la nuque, des muscles trapèzes et dans le bas du dos. Au résultat, on peut se retrouver avec des soucis de circulation du sang (fourmillements), voire des problèmes de retour veineux.
Comment s’asseoir ? « On règle son siège de façon à avoir les deux pieds posés au sol et un angle de 90 degrés au niveau des genoux. » Car si c’est trop bas, l’angle se ferme et rend la circulation sanguine plus difficile. Le dossier du fauteuil doit être légèrement incliné vers l’arrière, pour ouvrir l’angle du buste et des cuisses. La hauteur idéale du bureau ? « Vous devez y poser vos coudes en formant, là aussi, un angle à 90 degrés« , indique l’ergonome.
Du côté de l’ordinateur ? « Le haut de l’écran doit se trouver au niveau des yeux. » Pourquoi ? « Le regard a naturellement tendance à descendre, donc de cette façon il se positionne au centre de l’écran sans faire d’effort. » Cela évite de trop solliciter la nuque et de créer des problèmes cervicaux.
Bien placer ses instruments sur son bureau
« Dans tous les cas, l’écran doit se trouver exactement en face de soi. Surtout pas sur un côté« , pour limiter les efforts cervicaux. Le clavier et la souris ? On place le clavier « proche du bord du bureau, écarté de celui-ci d’une largeur de main. On garde absolument la souris à proximité, pour éviter les déplacements de poignets inutiles« , qui peuvent provoquer des douleurs dans les bras. Si l’on souhaite faire de la saisie à partir de documents papiers ? « On les pose entre le clavier et l’écran« , conclut la spécialiste.