Le président de la République, Président de l’Union africaine, dans son entretien mardi avec The New York Times (nytimes.com), évoque la volonté de l’Afrique d’obtenir des sièges aussi bien au Conseil de sécurité des Nations Unies qu’au G20.
Et le G20 est-il prêt à donner un siège à l’Union africaine ? Les Nations unies sont-elles prêtes à donner à l’Afrique un siège permanent au Conseil de sécurité ?
Pour le G20, je pense que c’est en bonne voie. Nous avons déjà un soutien important. La France, la Chine, la Russie et l’Arabie saoudite ont déjà apporté leur soutien.
Pour le Conseil de sécurité des Nations unies, le débat est plus difficile. En Afrique, nous sommes 54 pays. Nous voulons deux sièges permanents avec un droit de veto. C’est notre position.
Le système actuel a été défini en 1946. Il est temps que nous examinions la configuration mondiale actuelle. Le monde d’aujourd’hui ne peut pas continuer à fonctionner comme en 1946. La quasi-totalité du continent africain, à l’exception de l’Éthiopie, était alors sous colonisation. Nous n’avions aucune liberté.
Nous demandons une gouvernance inclusive. Sinon, le système ne sera plus crédible. Mais ceux qui doivent l’accepter, ce sont d’abord les cinq membres permanents qui ont le privilège du droit de veto. C’est difficile. Mais la représentation doit être améliorée.
M. le Président, comment pensez-vous que cela pourrait fonctionner ? Est-ce qu’un siège permanent au Conseil de sécurité –
Deux sièges !
Deux sièges. Seraient-ils attribués au Nigeria, par exemple, en tant que plus grand pays d’Afrique ?
Nous n’en sommes pas encore là. C’est à l’Afrique, une fois qu’elle aura ses sièges, de définir les modalités de représentation. Il y a plusieurs hypothèses. Cela n’a aucun sens de les donner à un pays en particulier. Nous nous serons battus pour rien, car le pays se représentera lui-même, pas l’Afrique. Après, entre Africains, on peut regarder quel est le meilleur mode de représentation qui permet de défendre les intérêts du continent. D’abord, nous aurons les sièges, ensuite nous discuterons de la manière de les occuper.
Je crois qu’après vos remarques à l’ONU, le président Biden a déclaré qu’il soutenait votre demande d’un siège au Conseil de sécurité – je crois qu’il a dit un, pas deux.
Il peut dire un siège. Je dis deux sièges. C’est une négociation. [Rires]