Quand on tombe de cheval, la meilleure chose à faire est de remonter aussitôt en selle. Quand on tombe et qu’on se fait piétiner comme le Brésil par l’Allemagne, en demi-finale de la Coupe du monde, le 8 juillet 2014, c’est nécessaire. Aussitôt, sur l’échelle des grandes compétitions de football, cela équivaut à quelques années plus tard. Depuis ce jour maudit, la Seleção était déjà revenu sur la piste du Mineirão, en 2016, face à l’Argentine, déjà, avec une victoire 3-0 au bout. Mais ça ne suffisait pas. Battre les grands rivaux argentins en demi-finale de la Copa América, là, c’est autre chose. Le Brésil l’a fait en régalant son public. Score final : 2-0. Au tour de leurs supporters de chanter la réponse aux Argentins : « Argentina, me diz como se sente… Ver de longe cinco estrelas a brilhar… » « Argentine, dis-moi ce que tu ressens… En voyant cinq étoiles briller de loin… »
Des tacles contre des petits ponts
Avec un onze de départ similaire à celui qui a débuté le quart de finale, l’Argentine entame la rencontre en proposant un défi physique aux Brésiliens. Mais si une grosse intensité mise en début de match leur avait permis d’ouvrir le score contre le Qatar et le Venezuela, forcément, ce n’est pas suffisant face au Brésil. Et les grosses fautes s’enchaînent. Nicolás Tagliafico écope du premier carton (9e) en envoyant la deuxième lame sur Gabriel Jesus, une minute après une faute grossière de Leandro Paredes. Coutinho et Paredes se chauffent le menton levé, le premier envoie des tacles, le second lui répond par un petit pont. Le Brésil est au-dessus et le démontre en plantant sur une action collective modèle : Dani Alves choppe la balle dans les pieds d’Acuña, fait glisser Paredes, fixe la défense centrale, décale Firmino qui centre en une touche pour Jesus, qui tire à son tour en première intention, 1-0.
La première cartouche d’une démonstration du Brésil ? Les carences de l’Argentine sont évidentes quand Otamendi rate des passes basiques, pour autant, l’équipe de Scaloni parvient à créer du danger par fulgurances. La plus grosse alerte étant ce coup de tête d’Agüero qui touche la transversale et rebondit devant la ligne (30e). Messi, le Kun et Martínez combinent ensemble, et c’est assez rare pour être souligné. On sent même l’égalisation arriver en début de seconde période, mais Messi trouve le poteau (57e) ou les gants d’un très costaud Alisson sur un coup franc qui filait en lucarne (66e). Di María et Lo Celso arrivent en renfort, au poil pour assister au show Gabriel Jesus.
Une barre et un poteau pour l’Argentine, tout de même
Parti du rond central, l’avant-centre brésilien percute et fait danser la défense, avant de servir sur un plateau le but du break à Firmino, 2-0 (70e). Histoire de rappeler qu’il y a bien une classe d’écart entre les deux sélections. Les Argentins vont terminer la partie frustrés, à l’image de Lionel Scaloni qui prend un carton jaune du bord de touche. Frustrés d’être moins forts que leurs adversaires, mais ils auront aussi participer à faire de ce match une grande demi-finale. Le Brésil file en finale, cette fois-ci, il ne s’agira pas de briser une série mais de poursuivre celle qui veut que la Seleção remporte la Copa América quand elle l’organise sur son sol. Rendez-vous dimanche soir face au vainqueur de Chili-Pérou au Maracanã.
Brésil (4-2-3-1) : Alisson – Alves, Marquinhos, Silva, Sandro – Arthur, Casemiro – Jesus, Coutinho, Everton – Firmino. Sélectionneur : Tite.
Argentine (4-3-1-2) : Armani – Foyth, Pezzella, Otamendi, Tagliafico – De Paul, Paredes, Acuña – Messi – L.Martínez, Agüero. Sélectionneur : Luis Scaloni.