Coronavirus 2019-nCoV : “On est loin d’un vaccin disponible” selon l’institut Pasteur

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“On estime qu’il va falloir 18 à 20 mois pour aboutir” à un vaccin contre le coronavirus 2019-nCoV, a déclaré mercredi 5 février dans la soirée sur franceinfo Christophe d’Enfert, directeur scientifique de l’institut Pasteur. Christophe d’Enfert juge que d’autres traitements pourraient être efficaces pour endiguer l’épidémie, comme les antiviraux. L’institut Pasteur appelle aux dons pour financer la recherche sur le nouveau coronavirus.

franceinfo : Est-on sur le point de trouver un vaccin contre ce nouveau coronavirus ?

Christophe d’Enfert : Dire qu’on est sur le point de trouver un vaccin est très exagéré. Nous connaissons la séquence du génome du virus depuis deux ou trois semaines, donc on peut commencer à faire des travaux pour le développement d’un vaccin mais cela va prendre du temps, d’abord parce qu’il faut produire ce vaccin, ensuite parce qu’il faut évaluer son efficacité chez l’animal, et une fois qu’on aura pu montrer que notre approche vaccinale fonctionne chez l’animal, il faudra se lancer dans des études cliniques chez l’homme au bout desquelles on sera en mesure de dire si oui ou non le vaccin est efficace chez l’homme et si oui ou non on peut l’utiliser dans la population humaine. Donc on est loin d’un vaccin disponible. On estime qu’il va falloir 18 à 20 mois pour aboutir à cela, si tout fonctionne comme on aimerait que cela fonctionne.

Y-a-t-il une compétition entre laboratoires pour trouver un vaccin ?

Je ne parlerais pas de compétition, mais plutôt de la volonté de différentes équipes de mettre à profit les différentes plateformes vaccinales sur lesquelles elles sont expertes pour mettre au point un vaccin. On considère que la mise au point d’un vaccin contre ce coronavirus est importante parce que si l’épidémie se poursuit, c’est un moyen de la contrôler.

Le vaccin est-il le seul moyen d’endiguer l’épidémie ?

Pour ce coronavirus, le développement d’un vaccin est une approche intéressante, ce qui ne veut pas dire qu’il ne faut pas se lancer dans d’autres approches, et un certain nombre d’équipes vont s’intéresser à la recherche d’antiviraux. L’institut Pasteur va travailler dans cette direction-là aussi. Les antiviraux pourront être une alternative à la vaccination pour le contrôle de l’épidémie.