Coronavirus: au Pakistan, les médecins alertent avant le ramadan

Alors que le ramadan commence ce vendredi 24 avril pour de nombreux musulmans dans le monde, les autorités de plusieurs pays ont maintenu la fermeture des mosquées aux rassemblements pour éviter la propagation du Covid-19. Mais au Pakistan, elles resteront ouvertes pour les prières collectives. Les médecins pakistanais appellent leur gouvernement à revenir sur leur décision.

Avec notre correspondante à Islamabad, Sonia Ghezali

La propagation du virus pourrait échapper à tout contrôle. C’est ce qu’ont tenté de faire entendre aux autorités plusieurs médecins pakistanais lors d’une conférence de presse. Ils mettent en cause la décision de l’État d’autoriser les prières collectives dans les mosquées qui rassemblent encore plus de fidèles lors du ramadan.

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Les autorités pakistanaises recommandent de respecter une certaine distance entre chacun et invitent les personnes âgées ou souffrantes à rester chez elles. Insuffisant, répondent les médecins qui pointent du doigt l’inconscience du gouvernement et des leaders religieux.

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Le nombre de cas positifs au Covid-19 monte en flèche dans le deuxième pays musulman le plus peuplé du monde. L’épidémie a déjà fait plus de 200 morts et touché 10 500 personnes. Le pic des infections est attendu mi-mai.

Un rassemblement religieux à l’origine de nombreuses contaminations

Depuis le début de l’épidémie, le Pakistan ne parvient pas à imposer la fermeture des mosquées malgré les risques sanitaires. Début mars, de nombreuses personnes ont d’ailleurs été contaminées lors d’un rassemblement religieux dans l’est du pays. Avec près de 100 000 participants, dont de nombreux étrangers qui sont repartis chez eux, transportant le virus.

Jeudi, sept hommes qui fréquentaient la même mosquée à Islamabad ont été dépistés positifs. Ce n’est pas la première fois que cela arrive dans le pays conservateur ou les autorités ne veulent pas aller contre les leaders religieux. Des affrontements avaient d’ailleurs éclaté il y a quelques jours entre la police et des fidèles opposés à la fermeture des mosquées.

Les médecins sont alarmés. Leur message est clair : le système de santé pakistanais, sinistré, ne pourra pas faire face à un afflux de malades.

rfi