L’infection est considérée comme bénigne dans 80 % des cas et semble fatale à 2 % des personnes infectées. Toute prévision de l’évolution de l’épidémie paraît prématurée.
Un peu plus de deux mois après le début de l’épidémie de Covid-19, le partage de données scientifiques à une échelle et à une rapidité inédites permet de lever une partie du voile sur cette forme d’infection respiratoire et sur le nouveau coronavirus qui en est responsable, le SARS-CoV-2, mais une partie seulement.
Connaît-on l’origine du virus ?
Il est bien établi que la maladie est provoquée par ce virus inconnu jusqu’alors, mais l’origine du SARS-CoV-2 reste incertaine. Il semble bien avoir pour ancêtre un coronavirus trouvé chez des chauves-souris, qui serait commun avec son cousin responsable du SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère).
Le SARS-CoV-2 présente une forte similitude avec un coronavirus hébergé par un autre mammifère, le pangolin. Il est vraisemblable que le coronavirus de chauve-souris soit passé par un hôte intermédiaire, a priori le pangolin, en évoluant génétiquement, puis que ce virus, après de nouvelles mutations, soit devenu apte à infecter les humains.
Mais on ignore encore les circonstances dans lesquelles le SARS-CoV-2 est parvenu jusqu’à l’homme. L’épidémie a été découverte avec les cas groupés autour du marché aux poissons de Huanan, à Wuhan, mais on a appris depuis l’existence de quelques cas antérieurs chez des personnes qui ne l’avaient pas fréquenté.
Que sait-on sur la maladie Covid-19 ?
La durée moyenne d’incubation entre la contamination et le début des symptômes tourne autour de six jours. Elle peut aller jusqu’à douze jours, d’où le choix d’isoler pendant quatorze jours les personnes ayant été en contact avec un sujet infecté. A quelques exceptions près, l’immense majorité des cas de contamination survient au contact de personnes présentant déjà des manifestations de la maladie.
Le Centre chinois de contrôle des maladies (CCDC) a publié les caractéristiques épidémiologiques d’un grand nombre de malades, pour les trois quarts dans la province du Hubei, dont près de 45 000 cas confirmés en laboratoire. Cet article, publié le 17 février, donne une idée plus précise de cette infection.
Elle est considérée comme bénigne dans 80 % des cas et semble fatale à 2 % des personnes infectées. Celles qui décèdent sont plutôt âgées : 80 % d’entre elles avaient au moins 60 ans. Aucun des 416 enfants de moins de 10 ans contaminés n’est mort. L’existence d’une pathologie préexistante augmente fortement le taux de létalité : il est de 0,9 % chez les personnes par ailleurs en bonne santé, mais bondit à 10 % en présence d’une maladie cardiovasculaire, à 7 % en cas de diabète et à 6 % si le patient présente une maladie respiratoire chronique.