En cause, les difficultés à établir le nombre des victimes sans tester l’ensemble des populations, comme c’est le cas en Europe ou aux États-Unis. Un problème également rencontré en Chine. Les images, ces derniers jours, de longues files d’attente des habitants venant chercher les cendres de leurs proches disparus devant les crématoriums de Wuhan, ont suscité des interrogations sur les réseaux sociaux.
avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde
« Attendez qu’on appelle votre numéro, dit l’une des employés du crématorium de Wuchang sur des images diffusées par le site officiel The Paper. On en est au numéro 40, et si vous avez réservé, l’attente ne sera que de 20 minutes. » Les habitants de la capitale du Hubei doivent patienter pour récupérer les cendres de leurs proches disparus.
La foule s’est précipitée sur les 8 salons funéraires de Wuhan depuis leur réouverture il y a une semaine, le 23 mars. Lorsqu’un reporter du magazine Caixin a visité l’un de ces centres, il y avait 7 piles de 500 urnes dans l’un des halls, soit plus que le nombre des décès officiels lié à la pneumonie virale dans toute la Chine. Caixin a également filmé l’arrivée d’un camion apportant 2 500 urnes dans un autre centre.
Asymptomatiques pas pris en compte
Ces images ont suscité des interrogations sur les réseaux sociaux. Les autorités locales ont répondu que les habitants du Hubei n’étaient pas morts seulement du Covid-19 ces deux derniers mois. Les cendres de personnes décédés d’autres malades ont également été récupérées ces derniers jours afin de pouvoir rendre un dernier hommage aux défunts lors de la fête de Qingming le 4 avril prochain.
Pas sûr que cela suffise à éliminer les doutes sur le nombre des victimes du coronavirus en Chine. Comme dans la plupart des pays, Pékin n’a pas pris en compte le nombre des personnes infectées ne présentant pas de symptôme dans le bilan des contaminations.
RFI