Coronavirus : Les vérités de Racine Talla sur le camp de dépistage de Wakhinane Nimzatt

Le camp de dépistage volontaire érigé dans la commune de Wakhinane Nimzatt à Guédiawaye a été fermé en moins de 24 heures par le ministère de la Santé. Une décision qui a créé malaise et polémique.

Moins de 24 heures après son ouverture, le centre de dépistage de la commune de Wakhinane Nimzatt à Guédiawaye a été fermé par les autorités sanitaires. Une nouvelle analysée comme un camouflet pour le magistrat de cette ville, Racine Talla, qui en avait fait l’annonce le dimanche, jour de l’ouverture. Joint hier au téléphone, il a tenu à calmer le jeu et remettre les choses à leur juste place. «Il y a eu mésinformation. Ce n’est pas le maire qui a ouvert le centre et il n’y a pas de contradiction entre le maire et les autorités sanitaires», a-t-il dit, avant de revenir sur le film de l’évènement.

«Le dimanche, lorsqu’on a annoncé les deux cas communautaires (Derklé et Guédiawaye), j’ai appelé le médecin chef de district de Guédiawaye, le docteur Guindo, pour lui demander l’origine du cas de Guédiawaye. J’ai appris qu’il venait de ma commune, Wakhinane Nimzatt. Une dame très mobile. On parle alors des dispositions prises. Il m’apprend le confinement des habitants de la maison du cas, ainsi que ceux d’autres maisons voisines. La veille (samedi), j’avais visité avec le préfet un cabinet médical privé tenu par un infirmier d’Etat. Ce cabinet avait supposément reçu la visite d’un cas positif de Keur Massar. Le préfet avait alors décidé de le fermer sans délai. Donc, lors de mon échange avec le docteur Guindo, il me confirme la fermeture et le confinement de ce cabinet médical. Toujours dans les dispositions prises, il m’apprend l’ouverture d’un camp de dépistage à l’école 24 de Wakhinane Nimzatt. Je n’ai ensuite que distillé la nouvelle en tant que magistrat de la ville, dans le cadre de la prévention.» Problème : le ministère de la Santé et de l’action sociale (Msas) n’est, semble-t-il, pas au courant de cette initiative pour laquelle elle n’aurait jamais donné son accord.

Invité le lendemain, lundi, sur la RFM, le docteur Aloyse Waly Diouf, directeur de cabinet du ministre, confie que le Msas ne reconnaissait pas ce centre de dépistage. Le jour même, les lieux sont fermés aux populations venues en masse se faire dépister. Les services de Diouf Sarr évoquent des raisons stratégiques pour expliquer cette décision. Racine Talla : «J’ai appelé successivement Aloyse et le ministre pour lever toute équivoque. L’un comme l’autre m’ont dit que pour plus d’efficience dans lutte contre l’épidémie, la stratégie était de faire converger toutes les personnes contact vers un seul centre. Cette mesure permettait aussi de rationnaliser l’utilisation des Epi (Equipements de protection individuelle)». Le centre de dépistage qui est resté opérationnel moins de 24 heures, a quand même rencontré un franc succès auprès des populations de Wakhinane Nimzatt.

185 personnes dépistées, 4 cas positifs

L’installation à Wakhinane-Nimzatt du camp de dépistage volontaire massif avait pour cible les personnes âgées et celles à risque. En une journée, le personnel médical aura effectué des prélèvements sur 185 personnes, dont 90 femmes dans l’entourage direct de la dame testée positive au coronavirus. Les tests sont revenus positifs pour 4 cas selon Racine Talla qui cite le médecin chef de district de Guédiawaye comme sa source.

Le centre qui avait été pris d’assaut dès le jour suivant, lundi, avait prévu de continuer sur sa lancée d’un dépistage massif. Mais il n’ouvrira jamais ses portes et les populations ont été priées de se diriger vers le centre de santé de Wakhinane Nimzatt. L’annonce du docteur Aloyse Diouf du Msas avait créé un début de malaise et de polémique, les observateurs y apercevant les signes d’une dissension entre autorités sanitaires et politiques sur la question du dépistage massif.

Sur sa page Facebook, Moustapha Diakhaté, déchu de l’Apr, a posté une réflexion intitulée : «L’initiative du maire Racine Talla est une excellente thérapie contre la bureaucratie» dans laquelle il détaille par le menu les 7 raisons de garder ce centre ouvert. Le 6e point traitant de l’utilité des tests massifs dans les zones infectées. Un soutien comme un coup d’épée dans l’eau. Racine Talla le dit lui même, il n’a rien à voir dans l’érection de ce défunt camp.

igfm