Les cas de contamination sont repartis à la hausse en Chine alors que les critiques continuent au Japon après la mort de deux ex-croisiéristes. Un nouvel avion rapatriant des Français doit atterrir dans la journée à Paris.
La Chine s’est félicitée d’une baisse spectaculaire du nombre de nouvelles contaminations par le coronavirus avant d’enregistrer une augmentation, vendredi 21 février. Au Japon, l’inquiétude monte avec la mort de deux ex-croisiéristes, ainsi qu’en Corée du Sud, où un cas de transmission massive de la maladie a été constaté.
Augmentation des contaminations après une série de baisses en Chine
Le ministère de la santé a fait état, vendredi, de 118 décès supplémentaires en Chine en vingt-quatre heures, ce qui porte à 2 236 le nombre total des morts au niveau national (hors Hongkong et Macao). La quasi-totalité des nouveaux décès a été enregistrée dans la province centrale du Hubei, à l’épicentre de l’épidémie, et la plupart dans sa capitale, Wuhan, la métropole où est apparu le virus en décembre.
Par ailleurs, 889 nouveaux cas de contamination ont été confirmés dans le pays. Les autorités du Hubei avaient fait état, plus tôt vendredi, dans leur décompte quotidien, de 411 nouveaux cas de contamination dans la province ; plus de la moitié des nouvelles contaminations ont donc eu lieu dans d’autres provinces chinoises. Les craintes restent vives vis-à-vis d’une éventuelle propagation du virus dans le pays, alors que Pékin s’était félicité, jeudi, d’un nombre quotidien de nouvelles contaminations au plus bas en près d’un mois. Plus de 16 000 ex-malades y sont désormais rétablis, selon les chiffres officiels. Mais le bilan des nouvelles contaminations de vendredi semble dessiner une nouvelle augmentation.
La plupart des Chinois restent cloîtrés à leur domicile par peur de la contagion. Le Hubei et son chef-lieu, Wuhan (11 millions d’habitants), font l’objet, depuis fin janvier, de réglementations encore plus draconiennes : toute entrée ou sortie est interdite – à l’exception des produits de première nécessité. Une situation qui a poussé de nombreux pays à évacuer leurs ressortissants.
La Chine a déclaré qu’elle avait à nouveau modifié la méthode de comptage des patients atteints du nouveau coronavirus et qu’elle inclura désormais uniquement ceux ayant passé un test de laboratoire. Il s’agissait là de la deuxième révision des critères en seulement huit jours, une décision qui pourrait brouiller les statistiques et compliquer le suivi de la propagation de la maladie. Au total, plus de 75 000 personnes ont été contaminées en Chine depuis l’apparition du nouveau coronavirus en décembre.
En Corée du Sud, où le nombre des porteurs du virus a considérablement augmenté au cours des dernières quarante-huit heures, passant à 204, un sexagénaire est mort mercredi dans le comté de Cheongdo, à 320 kilomètres au sud de Séoul. Il faisait partie d’un groupe de quinze patients et membres du personnel ayant contracté la maladie dans le même hôpital.
Non loin de là, à Daegu, la quatrième plus grande ville de Corée du Sud avec plus de 2,5 millions d’habitants, une femme de 61 ans appartenant à la section chrétienne Eglise Shincheonji de Jésus, qui ignorait souffrir de la pneumonie virale, est soupçonnée d’avoir contaminé à elle seule une quarantaine de personnes, notamment en assistant à des offices religieux. Le maire de Daegu a appelé la population à rester chez elle.
Inquiétudes au Japon autour du « Diamond-Princess »
Le Japon fait face à des critiques croissantes à propos de la quarantaine imposée au Diamond-Princess, cet immense paquebot amarré à Yokohama, théâtre de la plus grande concentration de personnes contaminées hors de Chine. Un homme et une femme octogénaires qui y faisaient une croisière ont perdu la vie. Ce sont les premiers décès enregistrés parmi les victimes du Covid-19 sur ce navire, au nombre de 634 après l’annonce, jeudi soir, de 13 nouveaux cas par le ministère japonais de la santé.
Mercredi, 443 personnes ont pu débarquer après avoir été testées négatives et avoir subi une quarantaine de quatorze jours. D’autres passagers ont quitté le navire jeudi, prenant place dans des cars jaunes à destination de gares et d’aéroports. Mais certains, au Japon, s’inquiètent de voir ces anciens croisiéristes éparpillés dans la nature.
Le ministère japonais de la santé s’est voulu rassurant, soulignant avoir procédé avec des experts à des « consultations sur la manière adéquate de contrôler l’infection à bord du navire ». Pourtant, deux Australiens qui avaient été évacués du paquebot Diamond-Princess ont été testés positifs après leur retour en Australie, ont annoncé, vendredi, les autorités locales.