Les autorités sanitaires françaises cherchent à déterminer l’origine de la contamination de deux patients infectés par le nouveau coronavirus identifiés mardi soir dans les Hauts-de-France, qui n’avaient pas voyagé dans des régions jugées à risque.
“Ces deux personnes ne s’étaient pas rendues dans des zones d’exposition à risque”, a déclaré le directeur général de l’Agence régionale de santé (ARS), Etienne Champion, lors d’une conférence de presse mercredi à la préfecture de Beauvais (Oise).
“Les investigations sont encore en cours à cette heure pour déterminer la source de ces deux contaminations”, a-t-il ajouté.
Un “plan blanc” a été déclenché à l’hôpital de Creil, la préfecture de l’Oise, afin de rappeler du personnel hospitalier pour la mission de recherche de cas contacts hospitaliers.
“Une évaluation du risque pour les soignants du service de réanimation a été menée en présence de Santé publique France et du Centre d’appui pour la prévention des infections associées”, a dit l’ARS dans un communiqué.
“A l’issue de cette évaluation qui a duré jusqu’en fin d’après-midi, il a été décidé la fermeture du service de réanimation pour 14 jours.”
L’un des deux patients, un Français de 60 ans qui était enseignant dans l’Oise, est mort dans la nuit de mardi à mercredi après son transfert à l’hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière.
Le second, un homme âgé de 55 ans, se trouve dans un “état grave” et est en réanimation au centre hospitalier universitaire (CHU) d’Amiens, a précisé le directeur général de l’ARS.
Une cellule de crise “travaille depuis hier (mardi-NDLR) soir (…) à l’identification des personnes avec lesquelles les deux patients ont été en contact rapproché”, qu’il s’agisse des familles, des patients et des soignants des autres hôpitaux dans lesquels ils avaient séjourné, ou encore les médecins généralistes qu’ils avaient consultés.
Selon qu’ils seront asymptomatiques ou non, les “cas contacts” seront soit invités à rester à domicile pendant deux semaines ou immédiatement hospitalisés à l’isolement dans la région dans l’attente d’un diagnostic précis.
L’enseignant décédé dans la nuit de mardi à mercredi était en arrêt de travail depuis le “12 février inclus et il n’a pas fréquenté son établissement depuis cette date”, a précisé Etienne Champion.
Dans la mesure où la période d’incubation de 14 jours est désormais écoulée, “une personne qui aujourd’hui n’est pas malade n’est plus concernée par la contagion” par le nouveau coronavirus, a-t-il expliqué.
Seules les personnes qui auraient été en contact avec cet homme et auraient développé des symptômes (fièvre, toux, difficultés respiratoires) “sont invitées à se manifester auprès du 15”, a-t-il insisté.
Egalement présente lors de cette conférence de presse, la rectrice de l’académie d’Amiens, Stéphanie Dameron, a précisé que l’établissement concerné était actuellement fermé pour raison de vacances scolaires.
La rentrée est prévue lundi prochain et une décision sur l’ouverture ou non de l’établissement sera prise d’ici 24 heures.
La première personne morte en France en raison du coronavirus apparu en décembre en Chine, le premier décès hors d’Asie, était un touriste chinois de 80 ans. Cet homme originaire de la province du Hubei, premier foyer de l’épidémie, est mort le 14 février.
DIX-HUIT CAS CONFIRMÉS À CE STADE
Le coronavirus responsable de cette épidémie de pneumonie virale a contaminé près de 80.000 personnes et fait plus de 2.700 morts, pour l’immense majorité en Chine.
En France, le bilan est pour l’heure de 18 cas, dont deux mortels, a annoncé le ministre de la Santé Olivier Véran.
Cette dix-huitième personne est l’épouse d’un homme d’une soixantaine d’années vivant dans l’agglomération d’Annecy (Haute-Savoie) qui est soigné au centre hospitalier Annecy-Gennevois.
Cet homme travaille entre la France et l’Italie et effectue des aller-retours réguliers entre les deux pays. Il est revenu le 15 février de Lombardie, région italienne la plus touchée par l’épidémie.
Serge Morais, le directeur général de l’ARS Auvergne-Rhône-Alpes, a précisé lors d’une conférence de presse qu’”il avait appelé le Samu le 24 février dès les premiers signes et après le classement de la Lombardie en zone sensible”.
Conformément aux procédures, les membres de son entourage sont contactés.
S’ajoutait à ces 17 cas une suspicion en Corse concernant un patient hospitalisé à Ajaccio.
Les résultats des examens, comme pour un autre patient qui était hospitalisés à Bastia, sont négatifs, a annoncé l’Agence régionale de santé de Corse. Il n’y a plus à ce jour de cas suspect relevé par les autorités sanitaires dans l’île.
L’île est dans une situation particulière par rapport aux autres régions françaises, puisque ses laboratoires locaux n’ont pas reçu d’agrément du ministère de la Santé pour procéder aux tests de dépistage. Les échantillons sont donc examinés à Paris.