Corruption à l’IAAF : Lamine et Massata Diack encore éclaboussés

L’affaire de corruption à l’IAAF revient au-devant de l’actualité. Selon Libération, une société suisse est au cœur de l’enquête. Les investigations de quatre ans ont donné une nouvelle dimension à ce dossier qui a mis au jour les procédés prêtés à la Fédération, sous le mandat de Lamine Diack (1999-2015), d’avoir couvert des cas de dopage moyennant des rémunérations occultes et servi à financer la famille Diack. Société de droit suisse basée à Lucerne, “AMS a joué un rôle central essentiel dans le processus de détournement des revenus des sponsors au profit de Papa Massata Diack”, écrivent les juges dans leur ordonnance de 89 pages.

En clair, Diack fils est soupçonné d’avoir perçu, en plus de ses émoluments de consultant de l’IAAF, des revenus de sponsors «au préjudice de l’IAAF» via ses sociétés, qui bénéficiaient de contrats signés entre l’IAAF et le tandem Dentsu-AMS. Les montants se chiffrent en millions de dollars. Toutefois dans l’ordonnance de renvoi, rien ne dit si AMS a agi délibérément et en toute connaissance de cause. Les trois juges d’instruction menés par Renaud Van Ruymbeke ont demandé aux autorités suisses de mener des perquisitions au siège d’AMS et d’interroger ses dirigeants, une requête qui est pour l’heure restée lettre morte, selon une copie de la demande d’entraide que Reuters a pu consulter et selon une personne informée du dossier.

Le journal précise que l’ancien président de l’IAAF Lamine Diack et son fils, l’homme d’affaires et consultant Papa Massata Diack, seront jugés en France pour corruption et blanchiment en bande organisée. Sont aussi renvoyés en correctionnelle l’ancien trésorier de l’IAAF et ex-président de la Fédération russe d’athlétisme (ARAF), Valentin Balakhnichev, et un ex-entraîneur de l’équipe russe d’athlétisme, Alexeï Melnikov, tous deux en fuite et sous le coup d’un mandat d’arrêt international. L’avocat français Habib Cissé, conseiller juridique de Lamine Diack, et le médecin français Gabriel Dollé, responsable du département antidopage de l’IAAF au moment des faits, seront eux aussi jugés dans cette affaire pour corruption.