L’ancien Premier ministre sera devant la deuxième chambre de la Cour d’appel ce 18 juin. Et ce ne sera pas pour parler de pétrole ou de gaz mais pour une affaire l’opposant à son épouse, Aminata Diack.
L’affaire tombe mal pour l’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye, au premier front contre le régime depuis l’enquête de la Bbc mettant en cause l’Etat, Bp, Franck Timis et le frère du Président de la République, Aliou Sall.
Selon les informations de « Libération », le leader de l’Act sera devant la deuxième chambre de la Cour d’appel le 18 juin prochain, pour répondre des délits de faux, usage de faux et tentative d’escroquerie. Le dossier avait été évoqué récemment avant d’être renvoyé à cette date pour plaidoiries. En effet, Abdoul Mbaye avait été relaxé en première instance mais le parquet ainsi que son ex-épouse Aminata Diack avaient fait appel à la décision.
Du coup, le dossier se jouera en deuxième round devant la Cour d’appel. Pour rappel, Abdoul Mbaye avait été inculpé et renvoyé devant le tribunal correctionnel par le doyen des juges. Lors du procès, Aminata Diack avait réclamé la somme de 500 millions de FCfa en guise de dommages et intérêts. Le parquet, pour sa part, avait requis deux ans dont un an ferme contre l’ancien Premier ministre. En rendant son verdict, le tribunal correctionnel l’avait purement et simplement relaxé.
Abdoul Mbaye qui a toujours contesté les faits, lors de l’enquête de la Division des investigations criminelle (Dic) mais aussi devant le juge instructeur et le tribunal, n’avait pas manqué de mettre cette affaire en lien avec ses positions politiques. «Pendant plus de 30 ans de mariage, je n’ai jamais demandé 1000 francs Cfa à Aminata Diack pour faire fonctionner notre ménage malgré qu’elle soit médecin. Durant les plus de 30 ans que nous avons vécus ensemble, j’ai exclusivement assuré la charge de la nourriture, j’ai toujours payé les frais d’études et les voyages de nos enfants. J’ai toujours payé les frais médicaux de madame, ses habits, les voitures qu’elle conduisait, ses voyages et jusqu’à son billet pour le pèlerinage à la Mecque.
Et, après notre divorce en 2012, je lui ai offert un chèque de 50 millions de francs Cfa. J’ai même proposé que ma maison qui se trouve à Ngor, soit mutée aux noms de nos trois enfants avec comme usufruit, Madame Diack. Nous avons signé une requête conjointe qui a été adressée au tribunal départemental de Dakar. Cependant, je n’ai jamais reçu d’ordonnance. Par la suite, j’ai appris qu’elle a été déposée au niveau de l’état-civil avant qu’on ne me remette un livret de famille qui porte sur la séparation des biens. Puis je me suis remarié en 1998 », soutenait l’ancien Pm pour balayer les accusations portées contre lui, en première instance.
Une version démentie par son ancienne épouse devant la même barre: « Il m’a présenté une requête préparée à sa demande et j’ai signé. Mon rôle s’est juste limité à cette signature. J’ai trouvé inélégant de ne pas signer le courrier.C’est après que je me suis rendu compte que ce qui se cachait derrière, c’est sa deuxième épouse et les adoptions. En 2007, Abdoul Mbaye m’a dit que ce qu’on avait fait n’était pas bon. Je ne l’ai pas épousé pour l’argent et il semble dire que l’argent ne l’intéresse pas. Cependant il nous a fait perdre notre bonne réputation. Ce que l’argent ne peut pas acheter».
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