Le journaliste et politologue, Babacar Justin Ndiaye, vole au secours de l’ancien président Tchadien, Hissène Habré. Selon lui, à l’heure où le Covid-19 fait des ravages et que plus de 2000 prisonniers Sénégalais sont graciés par le chef de l’Etat, Hissène Habré, incarcéré à la prison du Cap Manuel devrait être élargi et placé en résidence surveillé chez lui. Voici ses arguments :
Le Droit est tantôt constitutionnel, tantôt administratif, tantôt privé etc. Par contre, la Morale sociale est normalement à l’abri de la géométrie notamment variable. Question : peut-on soustraire plus de 2000 prisonniers (en grande majorité des Sénégalais) à la contagion létale du coronavirus par la grâce présidentielle et en exclure, donc exposer au virus, un Étranger du nom de Hissène Habré ancien chef d »Etat ?
Même s’il est un « prisonnier international », Hissène Habré acheminé au Sénégal sur ordre du Président Abdou Diouf et par l’avion de commandement de la Présidence de la république du Sénégal, est jugé et, surtout, emprisonné sur le sol sénégalais. Face à la pandémie du coronavirus, on ne convoque plus le Droit mais on assume la Responsabilité. Celle de l’État souverain du Sénégal qui fournit la geôle et les geôliers.
Attention ! Que retiendra l’Histoire en cas d’ultime pépin ? Le confinement était presque synonyme de d’emprisonnement, pourquoi ne pas confiner le vieil et ancien Président dans son domicile en version « résidence strictement surveillée » par des gendarmes ?
Dans une situation exceptionnelle, un gouvernement adopte des mesures exceptionnelles qui n’effacent pas le Droit mais l’humanisent… exceptionnellement. La conclusion est empruntée à Mirabeau : « On peut tout soutenir, sauf l’inconséquence ». En clair, on ne peut pas mettre à l’abri du péril plus de 2000 hommes (tous anonymes) et exposer un autre homme, hier, illustre. Je n’ai pas le pouvoir de décider mais je revendique la liberté de réfléchir à haute voix.
Babacar Justin Ndiaye